Jeu de société, Japon, mythologie copyright Atelier LudiCréa – Flavien Champenois
Le client
Quatre ans plus tôt, j’ai travaillé sur le jeu Althing (j’en parle ici). Une opportunité que Flavien, l’auteur, m’a offerte.
Ça faisait longtemps que j’avais envie de l’aider sur ses autres projets pour le remercier. Malheureusement, le temps me manquait à chaque fois. Cependant, pour son dernier prototype, j’ai profité d’un trou dans mon planning pour l’accompagner.
Son projet est un jeu de cartes accessible en solo où le joueur rencontre des ennemis à défaire.
Après quelques dessins inspirés du Japon médiéval, le prototype devient Yokaï Duels.
Quand je propose mon aide à Flavien pour son dernier bébé, il sait déjà comment je bosse. Il a confiance et me laisse libre d’illustrer les 24 cartes.
J’ai une seule contrainte : les illustrations doivent être en noir et blanc. En effet, c’est plus économique pour imprimer le jeu en fonction des nombreuses versions. Cependant, je prépare mon travail en amont pour que je puisse le colorer facilement si un jour Yokaï Duels dépasse le statut de prototype.
En parallèle, j’écris un roman dans un Japon med-fan (oui j’écris des romans)… mon inspiration est toute trouvée. Puisque j’ai carte blanche, je profite pour dessiner quelques personnages et créatures provenant du folklore japonnais.
Bingo ! Flavien est lui aussi fan de tout ce qui touche à cette culture. On a trouvé l’identité graphique du jeu du premier coup.
Graphisme
Même si Flavien sait faire des maquettes et quelques petits travaux de graphisme, je prends en charge le logo du jeu.
On veut quelque chose de fun, de dynamique et dont la thématique ne laisse aucun doute. Flavien s’investit à fond, il fait quelques croquis de son côté en s’inspirant de mon travail. Et on arrive à un résultat qui nous plaît.
Avenir
J’ai rempli mes tâches pour Flavien. Le plus dur reste à faire : trouver un éditeur intéressé par son bébé. Sans oublier les multiples changements pour améliorer la mécanique et équilibrer le tout. Mais ça c’est un travail pour l’auteur… même si ça me plaît, je n’ai pas son expérience et sa patience. Je me cantonne à l’aspect graphique uniquement.
D’ailleurs si vous êtes curieux de tester ce jeu, vous pouvez le retrouver en allant sur la page Facebook de Flavien : l’Atelier LudiCréa.
Jeu de société, viking, mythologie copyright Jérémy Innebeer
Le client
Il y a quelques années, je réponds à une personne qui pose des questions sur le processus d’un illustrateur dans un projet de jeu de société. Je l’invite également à lire mon article sur Althing (le lire en cliquant ici) qui détaille mon workflow. Cette personne qui a plein de questions en tête, c’est Jérémy et il a aussi plein d’idées qu’il compte concrétiser.
Presque un an plus tard, il me recontacte pour un petit projet personnel. Assuré par mon sérieux et la qualité du travail fourni, il me parle de son bébé : un jeu de société riche et profond dans l’univers viking/mythologie nordique.
Les vikings, je connais. Althing était dans cette thématique, mais dans ce jeu on n’explorait pas (ou très peu) l’aspect mythologique. Jérémy est passionné par les légendes nordiques et m’a préparé un cahier des charges extrêmement précis sur ce dont il a besoin et les influences artistiques qu’ils cherchent. Il a également une vision du planning pour diviser les commandes avec un financement participatif en parallèle.
Quelque part, ça me rassure sur le fait qu’il a réfléchi posément à son jeu. Mais, quelque part, l’immensité du travail me donne le vertige également.
La commande
Le projet compte environ 90 illustrations, des cartes, des plateaux de jeux, des icônes, etc. Des mois de travail en perspective. C’est probablement la plus grosse commande qu’on m’ait demandée, même si elle sera divisée en plusieurs parties.
Et le projet va même plus loin. Panthéon est le nom d’une gamme de jeux, Panthéon : Valhalla est le nom du premier jeu dans l’univers viking. En fonction de sa réussite critique et commerciale, d’autres suivront plus tard dans d’autres univers comme l’antiquité grecque (exactement comme Cyclades dont j’ai fait un article ici) ou les mythes du Japon féodal. Jérémy y travaille déjà dessus. Autant dire que le monsieur est à fond dans ses créations. Tant mieux, j’ai également ce genre de frénésie créative.
Graphisme
Avant les illustrations des personnages, je commence par réaliser les éléments les plus simples : les recto verso des cartes, les plateaux de jeux, les pions, etc. Ce sont des assets (éléments graphiques) qui ne sont pas très difficiles à faire parce que j’ai bien saisi les attentes de mon client.
Au moment de passer aux personnages et créatures à illustrer, je me pose. Il me faut définir un style qui collera aux envies de Jérémy et qui me permettra de réduire le temps de travail. Eh oui, il faut que ça correspond au budget et au calendrier.
Conscient de l’ampleur du projet, Jérémy cherche un style simple et efficace, mais qui garde une identité propre. Ça prend un peu de temps pour trouver la bonne formule, tant pis, c’est nécessaire pour la suite. Si l’on ne se donne pas ce moment d’exploration, on risque de dépasser le planning. Ce qui n’est ni bon pour lui ni bon pour moi.
Finalement, on s’entend sur un style hybride BD et pictural. Les fonds des illustrations seront assez abstraits pour être rapides à réaliser et assez précis pour donner une ambiance. L’accent est mis sur les personnages.
J’en profite pour faire un petit test en faisant ressortir des détails du cadre alloué à l’illustration. Ici les maillons de la chaîne qui retient Fenrir voltigent ou l’éclair de Thor qui déborde de partout, etc.
Jérémy adore ! On a trouvé le style et un gimmickqui donne un cachet esthétique à Panthéon.
Plateau carte
J’en parlais plus haut, j’aime dessiner des cartes… ça me donne l’impression de construire un univers de sa protohistoire jusqu’à ses conflits actuels. C’est une source d’inspiration qui m’aide à la fois pour jouer aux jeux de rôle et pour écrire mes romans (ah oui j’écris des romans). Mais cette carte de Jérémy est différente.
Déjà c’est une carte de l’Europe, donc rien de fantasy, même si mon imagination vagabonde aussi avec l’Histoire. C’est surtout le nombre d’informations à y mettre qui me pose problème. Pour achever le tout, Jérémy veut que la carte ne soit pas juste un plateau fonctionnel, il veut que ça soit un bel objet que les joueurs voudront déplier sur leur table pour s’affronter.
Il a fallu échanger régulièrement avec le client pour trouver le bon compromis entre réalisme, esthétisme et lisibilité. Pour être franc, c’est encore la partie qui me laisse dubitative. C’est pourquoi j’attends les retours de ses bêta-joueurs avec impatience pour corriger les problèmes.
Lancement
Jérémy est à l’affût du marché et de sa communauté. Il a lancé un financement participatif sur KickStarter qui va permettre de débloquer le budget pour les illustrations restantes, l’impression et la logistique. Pour soutenir ce projet et vous offrir une belle boîte de jeu, c’est par ici.
Si vous êtes curieux, je vous invite à suivre son Instagram pour tout connaître de ses projets.
Roman, fantasy, onirisme copyright Patrick Fontaine
Les clients
En 2017, je transforme un scénario de jeu de rôle que j’ai écrit, en roman. D’un plan qui tenait sur une page, mon scénario va s’étoffer de quelques 100000 mots. Il lui faut donc un univers graphique digne de cette histoire. Je suis mon propre client… et autant le dire tout de suite, je suis très pénible comme client.
Le Cycle des Ramures est une saga de romans de fantasyqui s’adresse à la fois aux adolescents comme aux adultes. Le premier tome : Les musicéens de Castelbouchon, est prêt.
Plus d’informations sur mon site dédié à l’écriture : pf-auteur.com
La commande
Pour la publication de ce premier tome, je prévois évidemment d’illustrer la couverture du roman. Mais pas seulement…
Je veux intégrer plusieurs illustrations en noir et blanc à l’intérieur qui vont poser l’ambiance enchanteresse. Le Cycle des Ramures propulse les lecteurs dans un univers alternant le chatoyant et l’étrange. Un univers post-apocalyptique qui n’est finalement pas si mal que ça… tant que personne n’y met le bazar.
Je décortique mes chapitres et mes scènes pour retenir celles qui collent le plus à ce récit d’aventure et d’intrigue.
Et c’est là que le projet se complique. Si ça ne tenait qu’à moi, j’illustrerais la moindre miette d’histoire. Mais ce n’est pas possible… Déjà parce que ça serait pénible pour le lecteur et surtout parce que je n’aurais pas assez d’une vie pour faire autant d’illustrations.
À ce stade, je n’ai pas d’éditeur derrière moi pour me donner des consignes. Alors je retrousse mes manches et je me mets dans la peau du prestataire face à un client dans le flou. C’est à moi de dire à l’autre (moi) qu’est-ce qu’il faut faire pour avoir des illustrations impactantes dans un planning défini.
Enfin ça c’est dans les grandes lignes. Dans la réalité, l’autre (moi) est très exigeant. Le pire c’est qu’il ne me paye pas ! Grosse crise identitaire en perspective.
Si le choix des illustrations intérieures pose un gros problème à régler, la couverture en revanche se déroule sans accroc.
Les Musicéens de Castelbouchon est avant tout un récit de voyage dans les ramures. Une aventure de l’isolé village de Rivade jusqu’à la mystérieuse Castelbouchon en passant par les paysages désolés et hostiles du désert. C’est surtout une aventure qui va faire grandir Izak, faire trembler Merle, faire douter Justinien, faire fanfaronner Ruben, faire cogiter Léopoldine… sans oublier faire ronronner l’adorable Any.
Bref, il me paraît assez évident de mettre en avant Castelbouchon qui devient le centre du monde de ces personnages le temps d’un roman.
Le Cycle des Ramures est sur les tables des éditeurs. Peut-être que cette saga sortira un jour avec la confiance d’une maison d’édition. En attendant, je poursuis ma propre aventure, celle de l’autre (moi), c’est-à-dire : écrire !
Je vous invite à découvrir mon univers littéraire : pf-auteur.com Vous y trouverez plein d’anecdotes et de news sur mes écritures.
Affiches et illustrations, historique, fantasy copyright Château de Blandy
Les clients
En début d’année 2023, je suis contacté par Priscilla qui travaille pour le Château de Blandy. Depuis quelques années, l’équipe de communication choisit un artiste pour illustrer leurs affiches saisonnières et leur programme. Cette année-là, l’équipe veut travailler avec moi !
Enfin, presque. Cette année-là et l’année suivante ! Pour deux ans, le Château de Blandy me propose un contrat pour collaborer avec eux.
Pour être franc, quand Priscilla m’appelle, j’ai déjà beaucoup de commandes en cours. Mais je ne peux pas laisser passer une telle opportunité. Le Château de Blandy, c’est un monument chargé d’histoires et d’Histoire. Deux choses que j’aime beaucoup. Et quand elle me parle du thème de la saison Printemps-Été 2023, elle achève de me convaincre de dire oui. Avant de confirmer, je reprogramme mon planning, je passe quelques appels auprès des autres clients qui sont moins pressés, et j’essaye de me libérer du temps. Heureusement, ses clients ont déjà travaillé avec moi et savent que si je garantis les deadlines ce n’est pas du flan.
Alors, c’est parti pour réfléchir à la thématique de la saison Printemps-Été 2023 du Château de Blandy.
Jardin et magie
Le monument organise son programme en deux saisons (Printemps-Été et Autome-Hiver). Chaque année ayant son propre thème principal où divers événements vont graviter autour. Et on commence fort : Jardin et magie pour 2023.
Les idées commencent déjà à fuser au moment même où l’on m’en parle, tant je suis emballé. Je comprends mieux pourquoi Priscilla et son équipe ont pensé à moi pour leur communication.
La commande consiste, pour chaque saison, à proposer une illustration qui sera en affiche et en couverture du guide des programmes. Et de faire quelques illustrations intérieures qui vont agrémenter le texte intérieur. Bref de l’illustration pure et dure contrairement à la mission de la mairie d’Orsay où j’avais également le graphisme à réaliser (voire la commande de la mairie d’Orsay ici). Ce n’est pas plus mal, car à la différence d’Orsay, Blandy me laisse carte blanche ! Ce qui est une très bonne chose et une mauvaise à la fois…
Bonne et mauvaise chose
Avoir carte blanche pour un artiste c’est génial. Ça signifie que je peux ouvrir les vannes de l’Imagination en grand et laisser les torrents d’idées se déverser dans ma boîte crânienne.
Le problème c’est que lorsque ça coule à flots, le niveau monte très vite. Et justement, le planning est serré ! Je n’ai pas vraiment le temps de me laisser dériver dans les courants des inspirations.
L’autre souci c’est que la pression monte aussi. Bah oui, vu qu’on me laisse carte blanche, on attend de moi que je fournisse le meilleur. Or, encore une fois, le planning est serré !
Bref, je ne dois pas me laisser déborder par les tumultes de la première commande. Pour les saisons suivantes, j’aurai une meilleure organisation et plus de temps. À moi de poser mes propres contraintes pour tenir les délais.
Le château
Même si les saisons se concentrent autour de thématiques, je ne dois pas oublier que ça se passe avant tout au Château de Blandy. Évidemment, le monument doit être présent et reconnaissable. Heureusement, Priscilla me fournit une banque de prises de vue toutes plus spectaculaires les unes que les autres qui me facilite la tâche.
Pourtant… ma plus grosse difficulté est de caser ce fichu château et de faire en sorte qu’il soit reconnaissable aisément. Ajoutons à cela le fait que plusieurs éléments graphiques vont se superposer à ma composition lorsque le graphiste fera la maquette, et on obtient un petit casse-tête à résoudre très vite.
Les échanges avec Priscilla et son équipe se multiplient au fil des croquis que je fais. Et lorsqu’une de mes propositions les accroche, il n’y a plus qu’à se lancer à corps perdu dans la magie du digital painting.
Printemps-Été, Automne-Hiver, 2024 et Petits Chevaliers
La saison suivante, je propose à l’équipe d’aller sur quelque chose de moins réaliste pour varier. On me fait confiance (la fameuse carte blanche) surtout quand je leur montre un ancien projet (celui de Shop Hunter).
Je propose une composition qui mélange les couleurs chaudes de l’automne aux froides de l’hiver. Le contraste, la magie, la bouille sympathique des personnages donnent une scène qui laisse place à l’imagination. C’est exactement ce qu’on attendait de moi.
Et en 2024, le thème change. C’est l’année des Jeux Olympiques de Paris et même si l’équipe ne veut pas y faire référence directement, ils veulent que la prochaine affiche soit festive, culturelle et sportive !
Au cours de l’année, Blandy me propose de remplacer l’illustration Autome-Hiver 2024 par celle d’un nouvel événement récurrent : Petits Chevaliers en Fête. Ils ont adoré l’affiche plus cartoon (Automne-Hiver 2023), ils sont convaincus que j’arriverais à faire une superbe affiche pour cette fête qu’ils organisent pour les petits chaque année. Histoire de finir en beauté. Que dire ? J’adhère complètement !
Guide d’associations, illustration et graphisme, arts/sports/cultures/environnement copyright Mairie d’Orsay
Les clients
La mairie d’Orsay comme chaque année fait appel à un graphiste/illustrateur indépendant pour la conception de leur guide des associations. Une maquette de 68 pages d’associations diverses et variées, enrobée d’une couverture qui doit répondre aux attentes de la ville et de ses habitants.
Je postule à leur appel d’offre pour l’édition 2022 en leur présentant un devis honnête et quelques créations datant de l’époque où j’ai travaillé pour de grosses entreprises comme IBM, SNCF, Hewlett Packard (retrouvez quelques infographies par ici). Audrey, la responsable de communication à la mairie d’Orsay, est conquise.
Le calendrier de mon commanditaire est très large… du moins sur le papier. En effet, dans la réalité j’ai été très vite surpris par l’inertie administrative. C’est ainsi, contrairement à une mairie d’une ville telle que Orsay, j’ai plus de flexibilité. C’est à moi de prendre l’initiative de m’adapter, alors j’organise mon travail pour que tout le monde puisse avancer au bon rythme. Heureusement, je suis épaulé par Audrey qui s’assure que tout se déroule sans accroc
La commande
La commande de la mairie d’Orsay comprend l’illustration de couverture et la maquette intérieure du guide. Plus de 200 associations rangées dans près de 40 thématiques à caser dans la soixantaine de pages intérieures, sans oublier l’édito du maire, les sommaires, les index. Un vrai casse-tête, surtout que les informations sur les associations ne sont pas toutes à jour au moment de la conception.
Très vite, je pense à réfléchir à utiliser les différents outils d’importations dynamiques dans mes logiciels de graphisme pour me faciliter la vie. Sans eux, j’aurais été obligé de refaire et refaire le travail un nombre incalculable de fois. On aurait explosé le calendrier et le budget prévus.
Le brief d’Orsay est précis sur l’aspect technique mais très vague sur la direction artistique. L’une des contraintes est d’utiliser une des photos de la ville avec mon illustration de couverture. En réalité, l’équipe de la mairie a particulièrement aimé mon travail sur le festival Laon’vie de Jouer (en savoir plus) où j’ai refait la cathédrale de Notre Dame de Laon en ajoutant le diabolique Ludi’fer. Toutefois, contrairement à ce projet, Orsay n’a pas d’idée précise sur la composition et attends de moi des propositions.
Autre difficulté : le thème. Il faut que la couverture du guide mette en avant la pluralité des associations de la ville, le tout avec les ambitions du maire qui tournent autour de l’environnement.
Et finalement, je propose tout autre chose à Audrey avec un croquis sans utilisation de photo. Mon idée : des abeilles s’épanouissent dans les herbes et les fleurs d’Orsay dans diverses activités culturelles, sportives, artistiques, etc. La proposition remporte immédiatement l’adhésion de mon intermédiaire et de l’équipe de communication. Avec Audrey, je peaufine la composition de l’illustration pour avoir quelque chose d’attrayant, de frais tout en restant lisible.
Quant à la maquette intérieure, j’ai préparé le travail en amont en paramétrant mes outils. Lorsque les données sont prêtes, l’intégration se fait sans heurts ! Bien sûr, il faut repasser derrière pour que mon œil de graphiste expert détecte les petites bêtises générées par le logiciel.
2023 et 2024
Quelques mois plus tard, le Guide des associations 2022 d’Orsay est imprimé et distribuéà tous les orcéens pour la rentrée associative.
L’année suivante, en 2023, je retente ma chance auprès de la mairie d’Orsay pour l’appel d’offre. Et l’équipe me fait confiance à nouveau même si le style qu’il cherche diffère de l’affiche que je leur avais faite.
Ils veulent quelque chose de moins « peinture » et plus « BD ». Ça tombe bien, je sais faire aussi. Comme le style est moins exigeant que l’année suivante, je leur propose d’intégrer des pictogrammes en plus dans les pages. Ils adorent mais je regrette très vite ma décision car ces visuels prennent une place folle dans la maquette déjà très serrée. Tant pis, on trouve le bon dosage entre esthétique et lisibilité. C’est ça aussi le boulot de graphiste !
Et pour 2024 ? Il cherche encore un nouveau style, plus « vectoriel ». Encore une fois, je suis sélectionné pour le guide. Merci aux infographies que j’avais réalisés il y a plusieurs années de ça pour IBM, Hewlett-Packard et d’autres grosses sociétés (quelques exemples par ici). Ces vieilles créations ont tout de suite convaincu Audrey et son équipe de me faire confiance à nouveau.
Petite différence cette année, je réalise également l’affiche de la Rentrée Festive 2024. C’est un événement qui rassemble les associations dans une grosse fête organisée par la mairie. Et bien sûr les orcéens sont tous invités à participer.
Évidemment je reprends le style « vectoriel » du Guide des Associations 2024 pour coller au thème. Toutefois, j’y ajoute une bonne dose de couleurs pour attirer le regard des orcéens dans leurs rues.
Au total, jusqu’à aujourd’hui, j’ai travaillé trois ans de suite avec la mairie d’Orsay qui m’a accordé leur confiance. Je ne peux que les remercier de m’offrir ces opportunités.
Expérience trans-médias, fantasy, bestioles mignonnes et moins mignonnes copyright Rocambole/Doors
Les clients
Quand Marianne, dont j’ai illustré le roman (lire le projet Libertés Futures), parle de moi à Julien pour un « truc énorme », je suis intrigué. Si le courant est bien passé avec Marianne, je ne connais pas du tout Julien et lui ne me connaît pas non plus.
Après un coup de fil où on se présente rapidement, je découvre le projet pharaonique que Rocambole/Doors prépare. Julien a besoin d’un illustrateur de confiance pour le lancement de Tales from the Wild, une expérience trans-média qui mêle écriture, jeu, série, film… et plus si affinités. Le tout saupoudré d’éléments de RPG et de collections de bestioles à la Pokémon en NFT.
La commande
Julien me propose de faire un asset (une ressource graphique) pour tester mes compétences et mon relationnel. Voir si je suis le gars qu’il leur faut pour le lancement. Évidemment, il a plusieurs illustrateurs dans le collimateur, à moi de lui prouver que j’ai l’expertise pour le convaincre.
On m’envoie un brief assez succinct, je me débrouille pour combler les trous avec ma créativité… Après tout, c’est mon travail de souffler sur le flou et d’y apposer mon coup de stylet. Bref, je dois illustrer une dague magique. Voilà, voilà. Succinct donc, mais je m’y attelle avec ferveur.
En réalité, les inspirations de Tales from the Wild puise son univers dans un jeu sur lequel j’ai passé énormément d’heures à jouer : Zelda Breath of the Wild. Je ne me contente pas de regarder du côté de ce jeu, j’en profite pour écumer les designs d’autres jeux comme Skyrim, Dark Souls, etc.
Alors je ne suis pas en terrain inconnu et je réalise cette dague avec sa lame infusée de foudre qui va immédiatement taper dans l’œil de Julien. Ça y est, je deviens illustrateur officiel de Tales from the Wild.
La commande
Après ça, c’est un cahier des charges plus précis qu’on m’envoie avec des contraintes liées aux NFT que je n’ai pas l’habitude d’avoir. Je dois illustrer des créatures à la fois mignonnes, mystérieuses et déclinables en plusieurs versions.
Pour le premier lancement, cinq esprits devront être réalisés allant de la créature de base à celle les plus rares :
un esprit de base déclinable en cinq éléments : pierre, eau, feu, arbre et vent ;
un esprit bestial ;
un esprit de glace ;
un esprit de foudre ;
un esprit de mort.
Le design de la première créature, même si elle est commune en termes de rareté, est capital. Elle va représenter à elle seule l’étendue de l’univers de Tales from the Wild. Autant dire que ses petites épaules vont devoir supporter une sacrée responsabilité. Un peu comme moi.
Le design des esprits est central, elle doit donner envie aux welders (les lecteurs/joueurs de Tales from the Wild) de les collectionner et d’interagir avec eux dans le vaste univers.
Au fil des croquis, les créatures ont pris forme en collaboration constante avec Julien. Quand le premier esprit est arrivé à son état final avec ces cinq éléments, l’équipe entière est tombée sous son charme.
Les retours de la communauté ont été passionnés. Car dans Tales from the Wild, chaque welders appartient à une faction liée à un élément. Dur d’être l’illustrateur neutre qui doit contenter tout le monde, mais voir autant d’enthousiasme invite à donner le meilleur de soi-même.
L’attente de la communauté est forte pour les créatures plus rares. Les recherches deviennent la grosse part du travail et les propositions s’enchaînent. Au fur et à mesure, les croquis se diversifient, se mélangent, s’enrichissent aussi de leur petite histoire.
Après cette première commande, l’équipe est si enthousiaste qu’elle me demande d’autres illustrations. Je réalise alors des coffres, des grimoires et divers objets pour étoffer l’expérience des welders.
Le projet a même réussi à rejoindre l’Ubisoft Entrepreneur Lab qui, je cite, « soutient les innovateurs ayant le potentiel de transformer l’industrie du divertissement » en 2022.
La chute de Tales from the Wild
Malheureusement pour Rocambole derrière le projet, l’essor des NFT s’est effondrépeu de temps après. Avec quelques soucis de surcharge de travail dans l’équipe, le projet implose en cours de route. Dommage pour moi, j’y voyais un joli projet que j’avais adoré enrichir de mon univers. Mais c’est ainsi.
Heureusement, la communauté a repris les rênes et continue de faire vivre Tales from the Wild. Et il n’est pas rare de voir un récit prendre forme dans le monde des welders ou même une illustration qui reprend la charte de mes petits esprits.
Jeu de société, deck-building, viking copyright Studio Twin Games
Les clients
En juillet 2020, Flavien Champenois me contacte, il a besoin d’un illustrateur pour son nouveau jeu de société qu’il a créé. Sortant tout juste du statut de prototype au moment où il m’en parle, il m’explique dans les grandes lignes les principes : un jeu de course avec des cartes (deck building) pour devenir le nouveau roi des vikings.
Peu de temps après, c’est l’éditeur (et sculpteur), David de Studio Twin Games, qui m’appelle. Althing, le jeu de Flavien va sortir en 2021 et il aime bien mon style et mon profil. Je signe d’une rune le contrat pour 25 illustrations en couleurs !
Après les dieux de l’Olympe (voir Cyclades), je troque ma trirème pour un drakkar et je pars avec mes valeureux outils en direction des fjords gelés des Ases et des Jötunns.
Althing est un long voyage qui prendra deux mois et demi de travail. Je dois être prêt pour fin septembre pour que la production du jeu puisse se faire à temps. Vaste programme, mais je suis confiant, j’ai un troll qui me guide.
La commande
David et Flavien m’envoient un cahier des charges précis, ils savent ce qu’ils veulent. Mais un avis d’illustrateur va leur apporter une nouvelle vision.
On se rencontre autour de quelques cornes d’hydromel dans l’une des meilleures tavernes de la cité pour discuter de vive-voix et pour tester leur jeu bien sûr. On revoit ensemble certains détails, on rebondit sur de nouvelles idées, on propose, on fait appel aux dieux et on valide le tout avec un crachat dans la main et une bonne poignée de mains.
25 illustrations ce n’est pas rien, le timing est serré maisje dois m’adapter aux contraintes de Studio Twin Games. C’est une petite boîte qui lance son tout premier jeu de société original, la situation sanitaire est toute récente à l’époque et notre renommée reste à faire dans le milieu. Parmi ces illustrations, on compte :
3 personnages « joueur » (les cartes de bases de chaque joueur) ;
10 personnages de l’assemblée (les cartes recrutables par les joueurs) ;
2 trolls (les cartes qui permettent de ralentir l’adversaire) ;
9 scènes-paysages (les cartes étapes qu’il faut traverser pour gagner) ;
1 illustration de boîte (le visuel sur la boîte du jeu).
Je me lance et j’échange constamment avec l’éditeur et l’auteur. On doit être sur la même longueur d’onde pour aboutir à un projet professionnel que les gens aimeront jouer et regarder.
Évidemment il ne faut pas oublier les contraintes du jeu : ce sont des cartes de petit format (63×88mm) avec plein d’éléments graphiques pour la mécanique du jeu.
Satisfait de ma prestation, Studio Twin Games me fera une nouvelle commande de 3 illustrations de scènes-paysages quelques mois plus tard pour étoffer le jeu.
La sortie d’Althing
À cause de la situation sanitaire, Studio Twin Games n’a pas pu participer aux salons et autres événements ludiques pour faire correctement sa communication auprès de sa cible. Althing passe donc par un financement participatif pour ne pas se perdre dans les brumes de Nilfheim. Vous pouvez jeter un œil sur sa page KickStarter. L’occasion de montrer un peu le fond et la forme avec des partenariats et des bannières faites à partir des illustrations.
Sans trop de surprise, le jeu connaît un beau succès grâce à sa mécanique et sa direction artistique. En moins de 5 jours, le jeu flirte déjà avec le 100 %.
Studio Twin Games a placé ses pions pour que la sortie en juin 2021 soit digne d’une fête avec Odin.
Un duel à grands coups de cartes… et de maître ! Ne devient pas Viking qui veut, qu’on se le dise !
En 2019, je parcourais les allées du Salon du Fantastique à Paris. En bandoulière, j’étais armé de mon fidèle portfolio bien rempli. Je rencontrais des auteurs, des éditeurs, des illustrateurs aussi. L’occasion de faire connaissance, d’échanger, de s’encourager et de partager des cartes de visite.
Parmi les nombreuses personnes rencontrées, un auteur auto-édité, Yann-Cédric, feuillette fougueusement mon book. Il adore mon style, il veut mes coordonnées et me promet de me recontacter quand il aura finit son petit dernier : Ministère des Affaires Paranormales, un roman fantastique.
Plus d’informations sur les œuvres de Yann-Cédric Agbodan-Aolio :
Environ six mois plus tard, Yann-Cédric revient vers moi. Il a terminé son roman, il reste la phase de correction et la maquette de son roman. Mais il peut déjà faire appel à moi pour échanger sur la couverture.
Pour son livre, il ne veut pas de photo-montage comme on en voit trop souvent. Il ne veut pas non plus d’une illustration libre de droit qui ne collera pas forcément à sa vision. Il me contacte pour lui faire une illustration exclusive qui va donner envie au lecteur de saisir son roman et l’acheter.
La commande
À ce stade, Yann-Cédric n’a aucune idée de ce qu’il veut pour sa couverture. C’est trop frais et il a peur de trop en montrer sur l’intrigue. Pas de soucis, je vais lui faire des propositions avec mon œil de graphiste et d’illustrateur, je sais ce qui peut impacter un lecteur. Après m’avoir parlé des moments forts et des personnages-clés, je comprends mieux sa problématique. C’est un roman fantastique et sur sa couverture on doit sentir l’ambiance pesante sans dévoiler les tenants et aboutissants de son récit.
Je lui propose une scène métaphorique. Une scène qui n’a jamais lieu dans le récit mais que le lecteur comprendra parfaitement une fois le roman terminé. Une scène qui intrigue et qui accroche. Une enfant se tient, le visage impassible, au milieu de plusieurs enfants et adolescents en train de dormir à même le sol. Une lumière étrange brille derrière elle offrant un contre-jour mystérieux et oppressant.
Pour accompagner mon argumentaire, je lui fais un croquis en direct via Discord (un logiciel de messagerie vocal et textuel avec partage d’écran). Je prends en compte dès à présent les contraintes du format avec la position du titre et des autres éléments comme le nom de l’auteur et le genre du roman. La composition est simple mais percutante, Yann-Cédric est charmé, il me donne le feu vert.
Un croquis fait en même temps que je discutais avec l’auteur
Le processus
Du croquis initial, l’illustration s’affine pour mettre en lumière le personnage central : Awa, une fillette pas si ordinaire. Je travaille les autres enfants au sol sans trop qu’ils attirent l’œil, il faut garder de la lisibilitépour que l’agencement des éléments soit expressif. On doit sentir de la menace, du mystère mais aussi de l’attendrissement. Est-elle responsable ? Est-elle la dernière debout ? Est-elle humaine ? ! ! !
La mission est remplie en trois jours de travail. La couverture du roman auto-édité est digne de celles qu’on voit chez les éditeurs.
Le client est ravi de la collaboration. Et… Il me demande dans la foulée de refaire les couvertures de deux de ses précédents romans : Nouvelle Humanité et Nouvel Horizon !
Pour ces deux romans de science-fiction, Yann-Cédric a des idées plus précises. On échange et on trouve pour chacun d’eux des compositions qui colleront aux thèmes abordés et qui, comme l’autre roman, attireront l’œil des lecteurs. Et surtout, on doit garder une cohérence graphique avec Ministère des Affaires Paranormales !
Pour Nouvelle Humanité, je décide de réaliser la scène en 3d très sommaire pour pouvoir trouver un angle vertigineux. Une fois fait, je me sers de cette base pour retravailler la scène avec mon style très pictural.
Pour Nouvel Horizon, j’utilise beaucoup de filtres et d’effet de glitch. La palette de couleur est choisie avec justesse. Je veux accentuer le rendu hologramme de cette divinité informatique tout en gardant mon traité pittoresque.
Les romans avec leurs nouvelles couvertures sont prêts, l’auteur est enchantéet n’attend plus qu’une chose : que les salons littéraires rouvrent ! Et on me glisse déjà à l’oreille qu’un tome deux pour Ministères des Affaires Paranormales est en cours d’écriture ! Une quatrième couverture devrait rejoindre cette page en 2022.
Les trois livres de Yann-Cédric mis en page
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Festival, jeu de société, affiche copyright Laon’faire des Jeux
En démarchant les auteurs de jeux de société sur les groupe Facebook, j’ai pu faire la connaissance de gens très sympas. Parmi elle, il y a eu Flavien (voir le jeu de société Althing que j’ai illustré) mais aussi Thomas. Ce dernier a parcouru mon portfolio. Il fait appel à moi pour faire la maquette et l’illustration de l’affiche du festival ludique qu’il compte mettre en place dans sa ville avec son association Laon’faire des Jeux.
La toute première édition doit se tenir en mai 2020 (on ne soupçonnait pas encore que la COVID allait repousser l’événement) à Laon (O2) et Thomas veut faire les choses bien. Il a besoin de l’aide d’un professionnelpour mettre en place toutes les informations importantes de façon lisible et une belle illustration qui va attirer les habitants et les voisins.
Le festival Laon’vie de Jouer est un événement gratuit avec peu de moyens financiers mais beaucoup de volonté et de passion. Le budget est limité mais Thomas n’est pas non plus naïf, il sait qu’il faut mettre un minimum pour séduire du monde et faire découvrir les jeux de société aux laonnois.
Thomas a déjà réfléchi au concept de base avec son équipe. Il vient vers moi avec cette maquette. C’est presque parfait, l’idée est intéressante avec la mascotte de l’association Ludi’fer sur les tours de la cathédrale Notre Dame de Laon. On peut dire qu’ils ont le sens de l’humour à Laon.
Les pions meeples au pied de la cathédrale devront être des personnages, des objets personnifiés qui représenteront l’univers des jeux et qui iront vers la Salle Gothique où se tient l’événement, à côté de la cathédrale.
Le logo est déjà fait mais l’association n’a pas encore toutes les informations sur les partenaires. Ce n’est pas très grave, l’association a déjà fait une grosse partie du travail de composition.
La commande
La première chose à faire pour moi quand on me donne une base et de refaire un croquis pour mieux agencer les éléments avec mon savoir-faire.
Et bien sûr, je prends en compte les contraintes de l’imprimeur (dimensions, marges intérieures, fond perdu, etc). Je veux éviter les retours inutiles entre mon client, l’imprimeur et moi.
Même si l’idée de Thomas est bonne, il y a plusieurs choses qui me dérangent :
la cathédrale prend trop de place or l’événement se situe à côté dans la Salle Gothique ;
il faut plus de place au ciel pour laisser la composition respirer ;
Ludi’Fer (la mascotte) est trop excentré alors que c’est le personnage clé ;
le gobelin sur le panneau à droite ajoute trop de distraction et risque de gêner la lisibilité ;
le panneau est mal intégré à la composition.
Les valeurs de gris permettent de voir rapidement si l’ensemble est lisible et équilibré
Une fois la composition retravaillée et validée par le client, je commence à nettoyer mon croquis. La cathédrale est un élément complexe, il faut que j’enlève les détails inutiles qui rendraient l’illustration « fouillis ».
Je commence par faire un fichier vectoriel qui est plus facile à manipuler. Ainsi je vais pouvoir séparer les différents éléments de la cathédrale pour peindre plus efficacement.
Désormais je peux intégrer le fichier vectoriel dans mon affiche et peindre par dessus pour que le rendu soit moins impersonnel. C’est à ce moment que j’exprime mon style,celui que Thomas a aimé voir dans mon portfolio. Je vais pouvoir jouer avec les lumières et les couleurs à ma convenance pour rendre la scène moins lugubre, plus cartoon et chatoyante. On doit donner envie aux laonnois d’aller s’amuser autour des plateaux de jeu.
Il est temps d’intégrer la star de l’affiche : Ludi’Fer avec son air coquin. Je le place entre les deux tours de la cathédrale, il montre à ses adeptes la direction du festival.
Justement à ce propos, je rajoute la foule de personnages. Ceux-ci ne doivent pas trop attirer l’attention, c’est pourquoi je les détaille à peine et utilise peu de contraste.
Et pour finir j’intègre le panneau qui est en premier plan mais sur le côté. Je le décore des armoiries de la ville médiévale histoire d’ajouter de l’ambiance.
L’illustration terminée et validée par le client, j’enfile ma casquette de graphiste pour ajouter les éléments fonctionnels :
nom du festival ;
date de l’événement ;
adresse ;
le logo de l’association ;
l’emblème de la ville ;
les autres informations utiles .
À ce moment, les partenariats ne sont pas encore décidés, je laisse la zone vierge. Thomas reviendra vers moi quand ils auront tout confirmé de leur côté. Je le rassureen lui disant que ce genre de modification est rapide et ne décalera pas son planning.
Festival annulé
La suite vous la devinez : le premier confinement arrive et le festival est annulé… Ou plutôt reporté.
Thomas me demande si je serai toujours là pour l’aider à finaliser l’affiche en 2021. Évidemment ! On signe un avenant pour que l’association soit sereine mais je m’étais déjà engagé pour que l’affiche soit prête COVID ou non. Toutefois, c’est donnant-donnant : Thomas demande à son trésorier de régler ma facture car le travail a été fait et bien fait.
Malgré les imprévus extérieurs, la relation avec le client a toujours été transparente et très conviviale.
Je garde le contact avec Thomas, même si 2021 est une année compliquée, l’association ne désespère pas de faire découvrir sa passion aux habitants. Quand à Ludi’fer, il trépigne d’impatience.
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Cela fait plus de 10 ans que j’ai découvert le jeu de rôle (JdR). Si vous ne connaissez pas cette activité qui se pratique entre amis, c’est un beau mélange entre la narration, le jeu d’acteur et le jeu tout court. C’est le croisement parfait pour moi qui aime imaginer des histoires et dépeindre des univers.
C’est aussi cette activité qui m’a poussé à écrire des romans et à devenir illustrateur. Autant dire qu’elle a bouleversé ma vie. Et c’est donc assez logiquement que je travaille dans le milieu.
Ici je vais vous présenter succinctement les commandes que j’ai eu ou les projets que j’ai lancés.
La Ligue Ludique
Commençons par la Ligue Ludique, une association parisienne qui propose des parties à ses membres et organisent des stands sur les salons ludiques pour faire des initiations. Une belle bande de passionnés avec un bel esprit de partage que j’ai fréquenté quelques années et y ait fait de belles rencontres.
La Ligue m’a demandé de leur réaliser une carte de Paris avec leurs boutiques partenaires pour que les nouveaux membres puissent savoir où se rendre et s’amuser.
Quoi de mieux qu’une véritable table de jeu avec la carte de Paris et les différentes boutiques partenaires comme repères
Plus tard, ils me font une nouvelle commande. Pour être repérable facilement, ils ont besoin d’un roll up (un support de communication autoportant) qu’ils placeront devant leur stand pendant les salons.
Le format est particulier, tout en hauteur, il faut y mettre leur logo et un slogan engageant. On doit voir des joueurs et les personnages qu’ils incarnent dans des aventures trépidantes. Bref montrer en un coup d’œil que le jeu de rôle c’est super !
Avec un croquis, je leur montre mon idée : un nouveau joueur est encouragé par une joueuse experte à lancer les dés pendant une situation périlleuse. Est-ce que les personnages des joueurs vont réussir à s’en sortir face aux orcs qui campent dans ces ruines ?
Le sujet plaît au client, je développe le croquis et petit à petit y ajoute des détails, des couleurs, des lumières pour rendre la scène palpitante et intrigante.
Le roll up est terminé et accueille les curieux et les experts du jeu de rôle lors des événements parisiens.
Archipélia
Une joueuse de la Ligue Ludique, qui est également autrice de jeu de rôle, me met en contact avec une de ses connaissances : un certains Gobelin Nounours… Sous ce pseudonyme attachant se cache Sébastien qui lui aussi est auteur de jeu de rôle. Il a d’ailleurs traduits quelques pépites anglo-saxonnes pour les joueurs francophones. Cette fois, il veut sortir son propre jeu, celui qu’il confectionne depuis plusieurs années : Archipélia.
En réalité, j’avais découvert Archipélia d’une autre façon un an plus tôt. Le jeu avait été lancé sur une plateforme de financement et j’avais moi-même participé à ce financement en tant que client. En effet j’étais très intéressé par son univers mêlant piraterie romantique et onirisme. Hélas, le projet avait échoué avant les 100 %.
Sébastien veut réitérer l’aventure en apprenant de ses erreurs. Si Archipélia avait loupé son démarrage c’était en partie dû au fait que le jeu manquait de visuels attrayants. C’est là que j’interviens.
Sébastien travaille presque seul, il écrit avec sa compagne mais c’est à peu près tout. Il a un budget serré et on doit revoir ses attentes à la baisse. Mais on finit quand même par trouver un terrain d’entente parce que j’ai envie de voir son projet aboutir et parce qu’il sait la difficulté de mon métier en tant qu’artiste lui aussi.
On s’entend sur une liste de huit personnages en noir et blanc représentants les différentes races de son univers. Et pour que le livre est un atout de charme, on envisage une illustration en couleur pour réaliser un écran de maître de jeu (un paravent pour cacher les manigance du maître de jeu).
Pour l’illustration de l’écran, le client est confiant, il sait que je suis capable de lui proposer une image impactante qui saura mettre en avant les qualités de son jeu. Il me laisse carte blanche.
Je lui fais plusieurs croquis avant de passer à la colorisation de celle qui lui a tapé dans l’œil (voir mon article traitant d’Archipélia).
Quelques mois plus tard, Sébastien propose à nouveau son jeu sur une plateforme de financement participatif. C’est un succès, il dépasse largement les 180 % grâce à une belle communication ! Ces pourcentages supplémentaires donnent envie à Sébastien de me laisser réinterpréter la fiche de personnage d’Archipélia.
Je repense la structure pour qu’elle soit pratique. Il faut que je prenne en compte les spécificités des règles du jeu. Et j’y intègre intelligemment des décorations pour garder une cohérence graphique avec l’univers du jeu.
Archipélia s’est doté d’un sacré arsenal visuel et fonctionnel qui l’a fait sortir de l’ombre. C’est à Sébastien désormais de lancer son bébé sur le marché pour que les joueurs puissent découvrir son univers enchanteur.
Et puis tous les autres
J’ai eu l’occasion de travailler sur divers autres jeux de rôle que je ne vais pas citer. Mais voici quelques illustrations qui pourraient donner un aperçu de mon travail.
Erminig, la Bretagne-fantasy
J’ai réalisé des personnagespour le jeu d’Erwan. Ce-dernier est toujours en train de plancher sur son univers du moyen-âge historique saupoudré de légendes bretonnes.
Il le fait tester autour de lui pour déceler les faiblesses et les corriger. Peut-être qu’un jour il aura l’occasion de concrétiser son rêve de l’éditer avec une belle maquette et des illustrations à foison.
Légendes du Nouveau Soleil, la science-fantasy de Gene R. Wolfe
Une grosse licence que Lionel a pu récupérer du célèbre auteur Gene Rodman Wolfe. Lionel a adoré mon univers dark-fantasy et a pensé à moi pour accompagné son projet. J’aurais aimé lui consacrer plus de temps, mais nos plannings ne correspondaient pas. Je ne réaliserais que quelques illustrations en noir et blanc qui accompagneront certains chapitres clés de son jeu.
Lionel a lancé une campagne de financement participatif en 2020 et a engrangé une jolie somme de 10000€ pour pousser son projet.
Recueil de magie personnel
Sacha avait l’envie un peu folle de regrouper toutes ses règles maisons et les sortilèges qu’il avait inventé pour son groupe de joueurs. Un recueil de plusieurs années de passion qu’il avait envie de donner forme. Il me demanda de mettre en page ce livre pour qu’il soit pratique et beau. Il voulait un bel objet unique qu’il pourrait sortir fièrement sur sa table de jeu.
J’ai réalisé la maquette complète, imaginé les ornementations et les pictogrammes en fonction des différentes magies qu’il avait conçu et créé les créatures fantastiques invoquées.
Le Guide du Roublard, du fanzine sur Donjons & Dragons
Le premier jeu de rôle que j’ai fait jouer à mes amis étaient le célèbre Donjons & Dragons. Quand j’ai vu qu’un fanzine de passionnés se mettaient en place, j’ai proposé mes services à l’équipe pour illustrer leurs pages.
Bob a accepté avec plaisir ma participation pour le scénario qu’il écrivait avec son acolyte : un Hurlement dans la Tempête. J’ai réalisé l’illustration de la scène d’introduction de cette histoire frissonnante.
Cartographies
Particuliers ou professionnels, j’ai travaillé sur des cartes pour décrire des univers historique ou de fantasy. Noir et blanc, couleur, style médiéval ou réaliste, j’aime diversifier mon style et renouveler mes compétences.
Éclats
Et de mon côté ? J’ai aussi pensé à mon propre système de jeu et mon univers. Dark-fantasy, gothique, romantisme, des thèmes qui me sont chères et que j’aime aborder déjà dans mes illustrations.
Ce bout de projet s’appelle Éclats et se déroule dans un univers médiéval où l’Humanité, proche de l’annihilation, cherche sa mémoire dans les fameux éclats. Ces reliques-souvenirs, sont des cartes à piocher aux sujets assez variés pour laisser l’imagination des joueurs s’approprier le scénario du maître de jeu.
Peut-être qu’un jour j’aurais l’occasion d’approfondir les mécaniques de mon jeu et de pousser l’univers qui trotte dans ma tête. Et bien sûr je complèterais mes cartes-éclats.
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