Pantheon

Jeu de société, viking, mythologie
copyright Jérémy Innebeer

Le client

Il y a quelques années, je réponds à une personne qui pose des questions sur le processus d’un illustrateur dans un projet de jeu de société. Je l’invite également à lire mon article sur Althing (le lire en cliquant ici) qui détaille mon workflow. Cette personne qui a plein de questions en tête, c’est Jérémy et il a aussi plein d’idées qu’il compte concrétiser.

Presque un an plus tard, il me recontacte pour un petit projet personnel. Assuré par mon sérieux et la qualité du travail fourni, il me parle de son bébé  : un jeu de société riche et profond dans l’univers viking/mythologie nordique.

Pour en savoir plus sur Panthéon  : le compte Instagram officiel.

Les vikings, je connais. Althing était dans cette thématique, mais dans ce jeu on n’explorait pas (ou très peu) l’aspect mythologique. Jérémy est passionné par les légendes nordiques et m’a préparé un cahier des charges extrêmement précis sur ce dont il a besoin et les influences artistiques qu’ils cherchent. Il a également une vision du planning pour diviser les commandes avec un financement participatif en parallèle.

Quelque part, ça me rassure sur le fait qu’il a réfléchi posément à son jeu. Mais, quelque part, l’immensité du travail me donne le vertige également.

La commande

Le projet compte environ 90 illustrations, des cartes, des plateaux de jeux, des icônes, etc. Des mois de travail en perspective. C’est probablement la plus grosse commande qu’on m’ait demandée, même si elle sera divisée en plusieurs parties.

Et le projet va même plus loin. Panthéon est le nom d’une gamme de jeux, Panthéon : Valhalla est le nom du premier jeu dans l’univers viking. En fonction de sa réussite critique et commerciale, d’autres suivront plus tard dans d’autres univers comme l’antiquité grecque (exactement comme Cyclades dont j’ai fait un article ici) ou les mythes du Japon féodal. Jérémy y travaille déjà dessus. Autant dire que le monsieur est à fond dans ses créations. Tant mieux, j’ai également ce genre de frénésie créative.

Une maquette de ce à quoi pourrait ressembler la boîte de jeu

Graphisme

Avant les illustrations des personnages, je commence par réaliser les éléments les plus simples  : les recto verso des cartes, les plateaux de jeux, les pions, etc. Ce sont des assets (éléments graphiques) qui ne sont pas très difficiles à faire parce que j’ai bien saisi les attentes de mon client.

A contrario, je me réserve la carte de l’Europe pour la fin de cette première commande parce que je sais que ça va être la partie la plus complexe à faire. J’adore dessiner des cartes (allez voir quelques-unes dans ma page qui parle des jeux de rôle sur lesquels j’ai travaillé), mais celle-ci va être très différente… J’en parle plus bas.

Illustration

Au moment de passer aux personnages et créatures à illustrer, je me pose. Il me faut définir un style qui collera aux envies de Jérémy et qui me permettra de réduire le temps de travail. Eh oui, il faut que ça correspond au budget et au calendrier.

Conscient de l’ampleur du projet, Jérémy cherche un style simple et efficace, mais qui garde une identité propre. Ça prend un peu de temps pour trouver la bonne formule, tant pis, c’est nécessaire pour la suite. Si l’on ne se donne pas ce moment d’exploration, on risque de dépasser le planning. Ce qui n’est ni bon pour lui ni bon pour moi.

Finalement, on s’entend sur un style hybride BD et pictural. Les fonds des illustrations seront assez abstraits pour être rapides à réaliser et assez précis pour donner une ambiance. L’accent est mis sur les personnages.


J’en profite pour faire un petit test en faisant ressortir des détails du cadre alloué à l’illustration. Ici les maillons de la chaîne qui retient Fenrir voltigent ou l’éclair de Thor qui déborde de partout, etc.

Jérémy adore  ! On a trouvé le style et un gimmick qui donne un cachet esthétique à Panthéon.

Plateau carte

J’en parlais plus haut, j’aime dessiner des cartes… ça me donne l’impression de construire un univers de sa protohistoire jusqu’à ses conflits actuels. C’est une source d’inspiration qui m’aide à la fois pour jouer aux jeux de rôle et pour écrire mes romans (ah oui j’écris des romans). Mais cette carte de Jérémy est différente.

Déjà c’est une carte de l’Europe, donc rien de fantasy, même si mon imagination vagabonde aussi avec l’Histoire. C’est surtout le nombre d’informations à y mettre qui me pose problème. Pour achever le tout, Jérémy veut que la carte ne soit pas juste un plateau fonctionnel, il veut que ça soit un bel objet que les joueurs voudront déplier sur leur table pour s’affronter.

Il a fallu échanger régulièrement avec le client pour trouver le bon compromis entre réalisme, esthétisme et lisibilité. Pour être franc, c’est encore la partie qui me laisse dubitative. C’est pourquoi j’attends les retours de ses bêta-joueurs avec impatience pour corriger les problèmes.

Calendrier

Jérémy est à l’affût du marché et de sa communauté. Il doit lancer le financement participatif qui va permettre de débloquer le budget pour les illustrations restantes, l’impression et la logistique au bon moment. Si vous êtes curieux, je vous invite à suivre son Instagram pour tout connaître de ses projets.

Le Cycle des Ramures

Roman, fantasy, onirisme
copyright Patrick Fontaine

Les clients

En 2017, je transforme un scénario de jeu de rôle que j’ai écrit, en roman. D’un plan qui tenait sur une page, mon scénario va s’étoffer de quelques 100000 mots. Il lui faut donc un univers graphique digne de cette histoire. Je suis mon propre client… et autant le dire tout de suite, je suis très pénible comme client.

Le Cycle des Ramures est une saga de romans de fantasy qui s’adresse à la fois aux adolescents comme aux adultes. Le premier tome : Les musicéens de Castelbouchon, est prêt.

Plus d’informations sur mon site dédié à l’écriture :
pf-auteur.com

La commande

Le vieux Barth gratte quelques accords sur une mandoline

Pour la publication de ce premier tome, je prévois évidemment d’illustrer la couverture du roman. Mais pas seulement…

Je veux intégrer plusieurs illustrations en noir et blanc à l’intérieur qui vont poser l’ambiance enchanteresse. Le Cycle des Ramures propulse les lecteurs dans un univers alternant le chatoyant et l’étrange. Un univers post-apocalyptique qui n’est finalement pas si mal que ça… tant que personne n’y met le bazar.

Je décortique mes chapitres et mes scènes pour retenir celles qui collent le plus à ce récit d’aventure et d’intrigue.

Et c’est là que le projet se complique. Si ça ne tenait qu’à moi, j’illustrerais la moindre miette d’histoire. Mais ce n’est pas possible… Déjà parce que ça serait pénible pour le lecteur et surtout parce que je n’aurais pas assez d’une vie pour faire autant d’illustrations.

À ce stade, je n’ai pas d’éditeur derrière moi pour me donner des consignes. Alors je retrousse mes manches et je me mets dans la peau du prestataire face à un client dans le flou. C’est à moi de dire à l’autre (moi) qu’est-ce qu’il faut faire pour avoir des illustrations impactantes dans un planning défini.

Enfin ça c’est dans les grandes lignes. Dans la réalité, l’autre (moi) est très exigeant. Le pire c’est qu’il ne me paye pas ! Grosse crise identitaire en perspective.

Merle se retient de justesse avant de tomber dans un mortel précipice.

Si le choix des illustrations intérieures pose un gros problème à régler, la couverture en revanche se déroule sans accroc.

Les Musicéens de Castelbouchon est avant tout un récit de voyage dans les ramures. Une aventure de l’isolé village de Rivade jusqu’à la mystérieuse Castelbouchon en passant par les paysages désolés et hostiles du désert. C’est surtout une aventure qui va faire grandir Izak, faire trembler Merle, faire douter Justinien, faire fanfaronner Ruben, faire cogiter Léopoldine… sans oublier faire ronronner l’adorable Any.

Bref, il me paraît assez évident de mettre en avant Castelbouchon qui devient le centre du monde de ces personnages le temps d’un roman.

Le paysage de Castelbouchon au lever du soleil.
Castelbouchon, un étrange royaume dont l’équilibre est très précaire
Maquette du roman
Ce à quoi pourrait ressembler le tome 1

Le Cycle des Ramures est sur les tables des éditeurs. Peut-être que cette saga sortira un jour avec la confiance d’une maison d’édition. En attendant, je poursuis ma propre aventure, celle de l’autre (moi), c’est-à-dire : écrire  !

Je vous invite à découvrir mon univers littéraire : pf-auteur.com
Vous y trouverez plein d’anecdotes et de news sur mes écritures.

Château de Blandy

Affiches et illustrations, historique, fantasy
copyright Château de Blandy

Les clients

En début d’année 2023, je suis contacté par Priscilla qui travaille pour le Château de Blandy. Depuis quelques années, l’équipe de communication choisit un artiste pour illustrer leurs affiches saisonnières et leur programme. Cette année-là, l’équipe veut travailler avec moi  !

Enfin, presque. Cette année-là et l’année suivante  ! Pour deux ans, le Château de Blandy me propose un contrat pour collaborer avec eux.

Plus d’informations sur le client : site du Château de Blandy.


Pour être franc, quand Priscilla m’appelle, j’ai déjà beaucoup de commandes en cours. Mais je ne peux pas laisser passer une telle opportunité. Le Château de Blandy, c’est un monument chargé d’histoires et d’Histoire. Deux choses que j’aime beaucoup. Et quand elle me parle du thème de la saison Printemps-Été 2023, elle achève de me convaincre de dire oui. Avant de confirmer, je reprogramme mon planning, je passe quelques appels auprès des autres clients qui sont moins pressés, et j’essaye de me libérer du temps. Heureusement, ses clients ont déjà travaillé avec moi et savent que si je garantis les deadlines ce n’est pas du flan.

Alors, c’est parti pour réfléchir à la thématique de la saison Printemps-Été 2023 du Château de Blandy.

Jardin et magie

Le monument organise son programme en deux saisons (Printemps-Été et Autome-Hiver). Chaque année ayant son propre thème principal où divers événements vont graviter autour. Et on commence fort  : Jardin et magie pour 2023.

Les idées commencent déjà à fuser au moment même où l’on m’en parle, tant je suis emballé. Je comprends mieux pourquoi Priscilla et son équipe ont pensé à moi pour leur communication.


La commande consiste, pour chaque saison, à proposer une illustration qui sera en affiche et en couverture du guide des programmes. Et de faire quelques illustrations intérieures qui vont agrémenter le texte intérieur. Bref de l’illustration pure et dure contrairement à la mission de la mairie d’Orsay où j’avais également le graphisme à réaliser (voire la commande de la mairie d’Orsay ici). Ce n’est pas plus mal, car à la différence d’Orsay, Blandy me laisse carte blanche ! Ce qui est une très bonne chose et une mauvaise à la fois…

Bonne et mauvaise chose

Avoir carte blanche pour un artiste c’est génial. Ça signifie que je peux ouvrir les vannes de l’Imagination en grand et laisser les torrents d’idées se déverser dans ma boîte crânienne.

Quelques croquis vraiment pas terribles
À ma grande surprise, les premiers croquis ne me plaisent pas du tout…

Le problème c’est que lorsque ça coule à flots, le niveau monte très vite. Et justement, le planning est serré  ! Je n’ai pas vraiment le temps de me laisser dériver dans les courants des inspirations.

L’autre souci c’est que la pression monte aussi. Bah oui, vu qu’on me laisse carte blanche, on attend de moi que je fournisse le meilleur. Or, encore une fois, le planning est serré  !

D'autres croquis un peu mieux
Quelques-uns sont un peu mieux et mériteraient d’être explorés.

Bref, je ne dois pas me laisser déborder par les tumultes de la première commande. Pour les saisons suivantes, j’aurai une meilleure organisation et plus de temps. À moi de poser mes propres contraintes pour tenir les délais.

Le château

Même si les saisons se concentrent autour de thématiques, je ne dois pas oublier que ça se passe avant tout au Château de Blandy. Évidemment, le monument doit être présent et reconnaissable. Heureusement, Priscilla me fournit une banque de prises de vue toutes plus spectaculaires les unes que les autres qui me facilite la tâche.

Illustration finale de la première affiche
Une composition sort du lot, après plusieurs heures de travail, elle deviendra l’affiche de la saison.

Pourtant… ma plus grosse difficulté est de caser ce fichu château et de faire en sorte qu’il soit reconnaissable aisément. Ajoutons à cela le fait que plusieurs éléments graphiques vont se superposer à ma composition lorsque le graphiste fera la maquette, et on obtient un petit casse-tête à résoudre très vite.

Les échanges avec Priscilla et son équipe se multiplient au fil des croquis que je fais. Et lorsqu’une de mes propositions les accroche, il n’y a plus qu’à se lancer à corps perdu dans la magie du digital painting.

Printemps-Été, Automne-Hiver, 2024 et Petits Chevaliers

La saison suivante, je propose à l’équipe d’aller sur quelque chose de moins réaliste pour varier. On me fait confiance (la fameuse carte blanche) surtout quand je leur montre un ancien projet (celui de Shop Hunter).

Je propose une composition qui mélange les couleurs chaudes de l’automne aux froides de l’hiver. Le contraste, la magie, la bouille sympathique des personnages donnent une scène qui laisse place à l’imagination. C’est exactement ce qu’on attendait de moi.

Et en 2024, le thème change. C’est l’année des Jeux Olympiques de Paris et même si l’équipe ne veut pas y faire référence directement, ils veulent que la prochaine affiche soit festive, culturelle et sportive  !

Le rendu cartoon/BD fait mouche auprès de l’équipe de communication !

L'illustration pour l'affiche Petits Chevaliers en Fête


Au cours de l’année, Blandy me propose de remplacer l’illustration Autome-Hiver 2024 par celle d’un nouvel événement récurrent  : Petits Chevaliers en Fête. Ils ont adoré l’affiche plus cartoon (Automne-Hiver 2023), ils sont convaincus que j’arriverais à faire une superbe affiche pour cette fête qu’ils organisent pour les petits chaque année. Histoire de finir en beauté. Que dire  ? J’adhère complètement  !


Tales from the Wild



Expérience trans-médias, fantasy, bestioles mignonnes et moins mignonnes
copyright Rocambole/Doors

Les clients

Quand Marianne, dont j’ai illustré le roman (lire le projet Libertés Futures), parle de moi à Julien pour un « truc énorme », je suis intrigué. Si le courant est bien passé avec Marianne, je ne connais pas du tout Julien et lui ne me connaît pas non plus.

Après un coup de fil où on se présente rapidement, je découvre le projet pharaonique que Rocambole/Doors prépare. Julien a besoin d’un illustrateur de confiance pour le lancement de Tales from the Wild, une expérience trans-média qui mêle écriture, jeu, série, film… et plus si affinités. Le tout saupoudré d’éléments de RPG et de collections de bestioles à la Pokémon en NFT.


La commande

Julien me propose de faire un asset (une ressource graphique) pour tester mes compétences et mon relationnel. Voir si je suis le gars qu’il leur faut pour le lancement. Évidemment, il a plusieurs illustrateurs dans le collimateur, à moi de lui prouver que j’ai l’expertise pour le convaincre.

On m’envoie un brief assez succinct, je me débrouille pour combler les trous avec ma créativité Après tout, c’est mon travail de souffler sur le flou et d’y apposer mon coup de stylet. Bref, je dois illustrer une dague magique. Voilà, voilà. Succinct donc, mais je m’y attelle avec ferveur.

En réalité, les inspirations de Tales from the Wild puise son univers dans un jeu sur lequel j’ai passé énormément d’heures à jouer  : Zelda Breath of the Wild. Je ne me contente pas de regarder du côté de ce jeu, j’en profite pour écumer les designs d’autres jeux comme Skyrim, Dark Souls, etc.

Alors je ne suis pas en terrain inconnu et je réalise cette dague avec sa lame infusée de foudre qui va immédiatement taper dans l’œil de Julien. Ça y est, je deviens illustrateur officiel de Tales from the Wild.


La commande

Après ça, c’est un cahier des charges plus précis qu’on m’envoie avec des contraintes liées aux NFT que je n’ai pas l’habitude d’avoir. Je dois illustrer des créatures à la fois mignonnes, mystérieuses et déclinables en plusieurs versions.

Pour le premier lancement, cinq esprits devront être réalisés allant de la créature de base à celle les plus rares  :

  • un esprit de base déclinable en cinq éléments  : pierre, eau, feu, arbre et vent ;
  • un esprit bestial  ;
  • un esprit de glace  ;
  • un esprit de foudre  ;
  • un esprit de mort.

Le design de la première créature, même si elle est commune en termes de rareté, est capital. Elle va représenter à elle seule l’étendue de l’univers de Tales from the Wild. Autant dire que ses petites épaules vont devoir supporter une sacrée responsabilité. Un peu comme moi.

Le design des esprits est central, elle doit donner envie aux welders (les lecteurs/joueurs de Tales from the Wild) de les collectionner et d’interagir avec eux dans le vaste univers.

Au fil des croquis, les créatures ont pris forme en collaboration constante avec Julien. Quand le premier esprit est arrivé à son état final avec ces cinq éléments, l’équipe entière est tombée sous son charme.

Les retours de la communauté ont été passionnés. Car dans Tales from the Wild, chaque welders appartient à une faction liée à un élément. Dur d’être l’illustrateur neutre qui doit contenter tout le monde, mais voir autant d’enthousiasme invite à donner le meilleur de soi-même.

Feu est le premier des esprits à prendre vie !
Ses compagnons vont suivre rapidement.
Mort est la créature la plus rare à collectionner.

L’attente de la communauté est forte pour les créatures plus rares. Les recherches deviennent la grosse part du travail et les propositions s’enchaînent. Au fur et à mesure, les croquis se diversifient, se mélangent, s’enrichissent aussi de leur petite histoire.


Après cette première commande, l’équipe est si enthousiaste qu’elle me demande d’autres illustrations. Je réalise alors des coffres, des grimoires et divers objets pour étoffer l’expérience des welders.

Le projet a même réussi à rejoindre l’Ubisoft Entrepreneur Lab qui, je cite, « soutient les innovateurs ayant le potentiel de transformer l’industrie du divertissement » en 2022.

La chute de Tales from the Wild

Malheureusement pour Rocambole derrière le projet, l’essor des NFT s’est effondré peu de temps après. Avec quelques soucis de surcharge de travail dans l’équipe, le projet implose en cours de route. Dommage pour moi, j’y voyais un joli projet que j’avais adoré enrichir de mon univers. Mais c’est ainsi.

Heureusement, la communauté a repris les rênes et continue de faire vivre Tales from the Wild. Et il n’est pas rare de voir un récit prendre forme dans le monde des welders ou même une illustration qui reprend la charte de mes petits esprits.


Althing

Jeu de société, deck-building, viking
copyright Studio Twin Games

Les clients

En juillet 2020, Flavien Champenois me contacte, il a besoin d’un illustrateur pour son nouveau jeu de société qu’il a créé.
Sortant tout juste du statut de prototype au moment où il m’en parle, il m’explique dans les grandes lignes les principes : un jeu de course avec des cartes (deck building) pour devenir le nouveau roi des vikings.

Peu de temps après, c’est l’éditeur (et sculpteur), David de Studio Twin Games, qui m’appelle. Althing, le jeu de Flavien va sortir en 2021 et il aime bien mon style et mon profil. Je signe d’une rune le contrat pour 25 illustrations en couleurs !

Plus d’informations sur l’auteur et l’éditeur :

Après les dieux de l’Olympe (voir Cyclades), je troque ma trirème pour un drakkar et je pars avec mes valeureux outils en direction des fjords gelés des Ases et des Jötunns.

Althing est un long voyage qui prendra deux mois et demi de travail. Je dois être prêt pour fin septembre pour que la production du jeu puisse se faire à temps. Vaste programme, mais je suis confiant, j’ai un troll qui me guide.

La commande

David et Flavien m’envoient un cahier des charges précis, ils savent ce qu’ils veulent.
Mais un avis d’illustrateur va leur apporter une nouvelle vision.

On se rencontre autour de quelques cornes d’hydromel dans l’une des meilleures tavernes de la cité pour discuter de vive-voix et pour tester leur jeu bien sûr. On revoit ensemble certains détails, on rebondit sur de nouvelles idées, on propose, on fait appel aux dieux et on valide le tout avec un crachat dans la main et une bonne poignée de mains.

25 illustrations ce n’est pas rien, le timing est serré mais je dois m’adapter aux contraintes de Studio Twin Games. C’est une petite boîte qui lance son tout premier jeu de société original, la situation sanitaire est toute récente à l’époque et notre renommée reste à faire dans le milieu.
Parmi ces illustrations, on compte :

  • 3 personnages « joueur » (les cartes de bases de chaque joueur) ;
  • 10 personnages de l’assemblée (les cartes recrutables par les joueurs) ;
  • 2 trolls (les cartes qui permettent de ralentir l’adversaire) ;
  • 9 scènes-paysages (les cartes étapes qu’il faut traverser pour gagner) ;
  • 1 illustration de boîte (le visuel sur la boîte du jeu).

Je me lance et j’échange constamment avec l’éditeur et l’auteur. On doit être sur la même longueur d’onde pour aboutir à un projet professionnel que les gens aimeront jouer et regarder.

Évidemment il ne faut pas oublier les contraintes du jeu : ce sont des cartes de petit format (63×88mm) avec plein d’éléments graphiques pour la mécanique du jeu.

Le croquis d’Haldora se fait petit à petit mais on n’a pas encore la pose définitive…
Une quinzaine d’heures plus tard, la colorisation de la terrifiante volva est faite, une des cartes les plus fortes du jeu !


Satisfait de ma prestation, Studio Twin Games me fera une nouvelle commande de 3 illustrations de scènes-paysages quelques mois plus tard pour étoffer le jeu.

La sortie d’Althing

À cause de la situation sanitaire, Studio Twin Games n’a pas pu participer aux salons et autres événements ludiques pour faire correctement sa communication auprès de sa cible. Althing passe donc par un financement participatif pour ne pas se perdre dans les brumes de Nilfheim. Vous pouvez jeter un œil sur sa page KickStarter. L’occasion de montrer un peu le fond et la forme avec des partenariats et des bannières faites à partir des illustrations.

Sans trop de surprise, le jeu connaît un beau succès grâce à sa mécanique et sa direction artistique. En moins de 5 jours, le jeu flirte déjà avec le 100 %.

Studio Twin Games a placé ses pions pour que la sortie en juin 2021 soit digne d’une fête avec Odin.

Un duel à grands coups de cartes… et de maître !
Ne devient pas Viking qui veut, qu’on se le dise !

Plateau Junior
Es-Tu Game ? présente le jeu Althing
Caro et Vianney d’Entre joueurs s’affrontent sur la campagne de jeu pour devenir roi

Contact

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Je vous répondrai au plus vite.

hello@patrick-fontaine.com

Cyclades

Livre-jeu, héros, mythologie grecque
copyright Alkonost

Le client

Ah les Livres dont vous êtes le Héros. Vous savez, ces ouvrages qui dans les années ’90 nous permettaient de vivre la vie de son héros, de prendre des initiatives, de régler des conflits, de déjouer des pièges et d’occire des monstres.

Je me suis demandé s’il y avait une communauté d’auteurs qui continuaient à faire perdurer ces pépites ludiques et narratives. Et c’est comme ça que j’ai trouvé un forum rempli de passionnés et d’auteurs aux histoires génialissimes.

J’ai proposé mes services d’illustrateur, de cartographe voire même de graphiste à ces auteurs pour les aider à concrétiser leurs projets. Une personne m’avait contacté. Le curieux personnage, drapé de sa cape de mystère aimait bien mon travail et comptait revenir vers moi.

Entre-temps, je parcourais les œuvres mises à disposition. L’une d’elle, Cyclades d’Emmanuel Quaireau, m’avait attiré tel le chant des sirènes : incarner un héros ou une héroïne de la mythologie grecque pour retrouver la déesse Aphrodite.

Et puis, les Moires, les fileuses du destin, ont décidé de bousculer les choses.
Le drôle de personnage qui m’avait contacté se révéla être Laurent, un éditeur de livres-jeu : Alkonost. L’un des acteurs les plus actifs dans cette petite niche cachée entre le roman et le jeu de rôle. Il avait dès le début accroché à mon style poétique et homérique et trouvait qu’il collait parfaitement au prochain livre de leur gamme Littéraction : le merveilleux Cyclades !
J’accourais au temple le plus proche pour faire une offrande aux dieux de l’Olympe pour les remercier de ce coup du sort.

Deux ans plus tard, Cyclades remportera le prix le plus prestigieux de sa catégorie au FIJ de Cannes.

Plus d’informations sur Alkonost  :

Laurent me présente à Emmanuel qui a écrit Cyclades, il est important que l’éditeur, l’auteur et moi-même collaborons étroitement. On est en plein confinement et on n’aura pas l’occasion de se voir pour parler. Tant pis, il y a de nombreux outils pour travailler à distance.

On s’entend pour faire 20 illustrations intérieures en noir et blanc pour le livre. L’illustration de couverture avait déjà été faite avant notre rencontre, quel dommage ! J’aurai adoré la faire tant le projet m’exalte. Mais l’illustration couleur de BreeAnn Veenstra est magnifique, pas de regret pour le lecteur.

Je chausse mes sandales et prends mon outre d’eau. Les îles grecques sont magnifiques, mais les dangers abondent également. Heureusement, Manu et Laurent connaissent tous les raccourcis pour ne pas se faire repérer par la terrible Chimère qui rôde dans le ciel azuréen.

La commande

J’ai un gros avantage : j’ai déjà lu Cyclades. Je connais déjà l’ambiance du livre, je connais les personnages, les créatures hostiles, les muses camouflées, les dieux retors.

Avec Laurent et Manu, on choisit les meilleures sections du livre à illustrer. La sélection doit donner au lecteur l’envie de jouer et de rejouer quand il aura fini. L’œil de l’illustrateur est capital pour rendre un pavé de 600 pages aussi attrayant que son contenu.

20 illustrations sont commandées, il faut qu’on trouve un juste équilibre entre les différentes atmosphères que propose le récit :

  • rencontre avec les rois et les héros grecs ;
  • dilemmes avec les dieux ;
  • combats contre des créatures mythologiques ;
  • scènes d’action tumultueuses ;
  • voyages dans des paysages éblouissants.

Je dois m’adapter pour coller au style old-school qu’on retrouve dans ce genre d’œuvre. Old-school mais pas démodé ! Laurent veut voir mon style, l’éditeur passe par moi pour retrouver ma magie, celle qu’il a pu voir dans mes créations personnelles.

J’adore le digital (travailler sur logiciel) pour sa flexibilité, mais je préfère le rendu authentique de la plume et de l’encre de Chine. J’opte pour un processus hybride pour allier productivité et esthétique.

Je travaille le croquis avec ma tablette graphique et fais des retours régulier auprès de mes clients pour avoir leur avis. Puis j’imprime le dessin validé dans un bleu très clair avant de redessiner par-dessus à la plume. Une fois numérisée et retouchée, l’impression bleue disparaît pour ne laisser que le tracé en noir de l’encre de Chine.

Le croquis a été validé, je l’imprime, je redessine à la plume, je scanne, je retouche

Satisfait de mon sérieux et mon style, Alkonost fera encore appel à moi pour enrichir Cyclades avec deux nouvelles illustrations et sept cabochons (petites illustrations décoratives servant à égayer le texte) après un financement participatif réussi (plus de 500 % sur Ulule).

L’œuvre a convaincu sa cible, les joueurs aguerris, mais aussi un nouveau public curieux de connaître l’univers des livres-jeu.

Le retour d’Alkonost

Au-delà de l’illustration, Patrick s’est révélé être un réel partenaire sur Cyclades. Embrassant le projet dans sa globalité, il a conçu des dessins adaptés à notre concept de livre-jeu. Grâce à leurs traits purs, puissants et poétiques, avec une juste dose d’ambiguïté, ils jouent avec l’imagination du lecteur-joueur qui feuillette le livre. Ils se sont nourris des échanges avec l’auteur et Alkonost. Le triangle éditeur-auteur-illustrateur est resté soudé pendant toute la phase d’illustration et même au-delà. Alkonost garde un très bon souvenir des discussions riches et agréables ainsi que de la sympathie de Patrick  ! Par ailleurs, cela peut paraître une évidence, Patrick travaille avec professionnalisme  : formats et délais respectés.

Laurent, directeur d’Alkonost

Quelques commentaires des clients

Merci à vous [Alkonost] pour votre passion et au temps que vous y prenez […] pour continuer à porter le flambeau et à Emmanuel Quaireau et aux autres pour l’avoir repris.


Hâte de découvrir cet univers !


Fan des LDVELH [Livres Dont Vous Êtes Le Héros] de la première heure, j’ai hâte de me replonger dans ces aventures qui ont fait ma jeunesse ! Merci de continuer à faire vivre ce genre que je ferai bientôt aussi découvrir à mes enfants :-)

Un prix prestigieux pour Cyclades

Et l’aventure Cyclades ne s’arrête pas là. Le livre-jeu reçoit un prix en 2022, celui du Yaz d’Or dans la catégorie « Livre-jeu ado-adulte » au célèbre Festival International des Jeux (FIJ) de Cannes. Prix qui récompense la qualité de l’objet, du texte et des illustrations. Quel honneur !


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hello@patrick-fontaine.com

Shop Hunter

Identité graphique, jeux de cartes, mascottes
copyright ShopHunter

Le client

C’est sur Twitter que je vois une annonce : un gars recherche un graphiste pour créer l’identité de sa boîte. Avant même de contacter Quentin, c’est le prénom du gars en question, on me fait comprendre qu’il y a de la concurrence. Pas étonnant, le client fait de la vente de cartes de jeu Magic : the Gathering et Yu-Gi Oh ! et c’est vachement cool comme univers !

Mais même si plein de gens veulent faire son logo, je me démarque des autres graphistes. En effet, je propose également mon expérience de 15 ans et mes prestations d’illustrateur.

En farfouillant mon portfolio, Quentin tombe amoureux de mon style très pictural. Et en discutant au téléphone, il adhère totalement aux idées que je lui propose, il veut que je fasse son logo et sa bannière. On a décidé ensemble de créer des mascottes pour personnifier son identité.

Plus d’informations à propos de ShopHunter :

Quentin est fan de jeux de cartes et de jeux-vidéo et notamment de Monster Hunter. C’est à partir de là qu’il a appelé sa petite entreprise ShopHunter.

On a regardé ce qu’il se faisait en terme de design autour de ce jeu pour s’inspirer des tendances et discerner les forces et faiblesses d’un tel graphisme.

Beaucoup d’effet spéciaux, de textures et de couleurs qui donnent une saveur particulière à ce genre de logo. L’identité de son entreprise doit représenter ce qui le passionne.

Le logo

Après une analyse des logos des jeux-vidéo et des jeux de cartes, je commence à faire quelques propositions pour mon client.

En parallèle, je réfléchis à la cible qu’il veut atteindre et je commence à approfondir ses ambitions. Et si… Et si on inventait une histoire avec des mascottes ? Voilà ! L’identité prenait de plus en plus forme avec cette simple question.

Quentin hésite encore entre la troisième et la quatrième proposition. Je décide de nettoyer les deux logos et de les passer en vectoriel pour pouvoir les décliner facilement prochainement.

C’est aussi le moment de corriger les soucis de lisibilité.

Le client opte pour celui avec l’épée et les cartes qui regroupe tout ce qu’il voulait. Il est temps pour moi de travailler les couleurs et le rendu des effets sur ce logo.

Le logo ShopHunter et ses déclinaisons

La bannière

Évidemment, le client n’a pas la trésorerie de Capcom (l’éditeur des jeux Monster Hunter) et on doit adapter sa demande par rapport à son budget.

Plutôt que de lui proposer une bannière de mauvaise qualité, on discute ensemble et on part sur l’idée d’avoir des mascottes SD (Super Deformed) qui sont moins longues à faire et donc moins coûteuses.

En mélangeant quelques ingrédients, une pincée d’imagination, un soupçon d’humour et beaucoup de passion, ShopHunter obtient une identité qui se démarque.

Nous avons donc le Hunter, le patron de l’échoppe, un vieux baroudeur qui chasse les meilleures cartes du marché pour les revendre à des joueurs. Wizzy la magicienne (joueuse de Magic : the Gathering), Blazzy le lycéen japonnais (joueur de Yu-Gi-Oh !) et leur copain Cappy (joueur générique) sont les clients réguliers du Hunter.

Des mascottes qu’on peut mettre en scène facilement permettent d’avoir une campagne de communication pertinente et impactante.

Le Hunter, Cappy, Wizzy et Blazzy sont nés

La bannière du ShopHunter a un format spécifique avec ses propres contraintes, il faut que je trouve une composition qui s’insère harmonieusement dans cet espace. Après quelques essais, je propose cette idée à Quentin. C’est adopté !

La zone en gris foncé est l’endroit où sera affiché le haut du contenu du site

Petit à petit, l’illustration de la bannière prend des couleurs. Il faut que ça soit chatoyant mais qu’on garde une atmosphère intimiste. Il faut aussi que ça s’accorde avec le logo dans les tons chauds. Je réadapte un peu le croquis pour mener l’œil vers les informations les plus importantes : ici on achète des cartes auprès du Hunter !

Le client est aux anges, avec son budget initial il obtient une identité efficace qui dépasse ses attentes. Quand son activité aura pris son envol, Quentin repassera par moi pour mettre en scène Hunter et ses trois clients favoris dans des campagnes de communication percutantes  : Noël, Halloween, soldes et autres événements pour traquer des cartes au bon prix n’ont qu’à bien se tenir avec nos trois apprentis chasseurs !


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Laon’vie de Jouer

Festival, jeu de société, affiche
copyright Laon’faire des Jeux

En démarchant les auteurs de jeux de société sur les groupe Facebook, j’ai pu faire la connaissance de gens très sympas. Parmi elle, il y a eu Flavien (voir le jeu de société Althing que j’ai illustré) mais aussi Thomas. Ce dernier a parcouru mon portfolio. Il fait appel à moi pour faire la maquette et l’illustration de l’affiche du festival ludique qu’il compte mettre en place dans sa ville avec son association Laon’faire des Jeux.

La toute première édition doit se tenir en mai 2020 (on ne soupçonnait pas encore que la COVID allait repousser l’événement) à Laon (O2) et Thomas veut faire les choses bien. Il a besoin de l’aide d’un professionnel pour mettre en place toutes les informations importantes de façon lisible et une belle illustration qui va attirer les habitants et les voisins.

Le festival Laon’vie de Jouer est un événement gratuit avec peu de moyens financiers mais beaucoup de volonté et de passion. Le budget est limité mais Thomas n’est pas non plus naïf, il sait qu’il faut mettre un minimum pour séduire du monde et faire découvrir les jeux de société aux laonnois.

Thomas a déjà réfléchi au concept de base avec son équipe. Il vient vers moi avec cette maquette. C’est presque parfait, l’idée est intéressante avec la mascotte de l’association Ludi’fer sur les tours de la cathédrale Notre Dame de Laon. On peut dire qu’ils ont le sens de l’humour à Laon.

Les pions meeples au pied de la cathédrale devront être des personnages, des objets personnifiés qui représenteront l’univers des jeux et qui iront vers la Salle Gothique où se tient l’événement, à côté de la cathédrale.

Le logo est déjà fait mais l’association n’a pas encore toutes les informations sur les partenaires. Ce n’est pas très grave, l’association a déjà fait une grosse partie du travail de composition.

La commande

La première chose à faire pour moi quand on me donne une base et de refaire un croquis pour mieux agencer les éléments avec mon savoir-faire.

Et bien sûr, je prends en compte les contraintes de l’imprimeur (dimensions, marges intérieures, fond perdu, etc). Je veux éviter les retours inutiles entre mon client, l’imprimeur et moi.

Même si l’idée de Thomas est bonne, il y a plusieurs choses qui me dérangent :

  • la cathédrale prend trop de place or l’événement se situe à côté dans la Salle Gothique ;
  • il faut plus de place au ciel pour laisser la composition respirer ;
  • Ludi’Fer (la mascotte) est trop excentré alors que c’est le personnage clé ;
  • le gobelin sur le panneau à droite ajoute trop de distraction et risque de gêner la lisibilité ;
  • le panneau est mal intégré à la composition.
Les valeurs de gris permettent de voir rapidement si l’ensemble est lisible et équilibré

Une fois la composition retravaillée et validée par le client, je commence à nettoyer mon croquis. La cathédrale est un élément complexe, il faut que j’enlève les détails inutiles qui rendraient l’illustration « fouillis ».

Je commence par faire un fichier vectoriel qui est plus facile à manipuler. Ainsi je vais pouvoir séparer les différents éléments de la cathédrale pour peindre plus efficacement.

Désormais je peux intégrer le fichier vectoriel dans mon affiche et peindre par dessus pour que le rendu soit moins impersonnel. C’est à ce moment que j’exprime mon style, celui que Thomas a aimé voir dans mon portfolio. Je vais pouvoir jouer avec les lumières et les couleurs à ma convenance pour rendre la scène moins lugubre, plus cartoon et chatoyante. On doit donner envie aux laonnois d’aller s’amuser autour des plateaux de jeu.

Il est temps d’intégrer la star de l’affiche : Ludi’Fer avec son air coquin. Je le place entre les deux tours de la cathédrale, il montre à ses adeptes la direction du festival.

Justement à ce propos, je rajoute la foule de personnages. Ceux-ci ne doivent pas trop attirer l’attention, c’est pourquoi je les détaille à peine et utilise peu de contraste.

Et pour finir j’intègre le panneau qui est en premier plan mais sur le côté. Je le décore des armoiries de la ville médiévale histoire d’ajouter de l’ambiance.

L’illustration terminée et validée par le client, j’enfile ma casquette de graphiste pour ajouter les éléments fonctionnels :

  • nom du festival ;
  • date de l’événement ;
  • adresse ;
  • le logo de l’association ;
  • l’emblème de la ville ;
  • les autres informations utiles .

À ce moment, les partenariats ne sont pas encore décidés, je laisse la zone vierge. Thomas reviendra vers moi quand ils auront tout confirmé de leur côté. Je le rassure en lui disant que ce genre de modification est rapide et ne décalera pas son planning.

Festival annulé

La suite vous la devinez : le premier confinement arrive et le festival est annulé… Ou plutôt reporté.

Thomas me demande si je serai toujours là pour l’aider à finaliser l’affiche en 2021. Évidemment ! On signe un avenant pour que l’association soit sereine mais je m’étais déjà engagé pour que l’affiche soit prête COVID ou non. Toutefois, c’est donnant-donnant : Thomas demande à son trésorier de régler ma facture car le travail a été fait et bien fait.

Malgré les imprévus extérieurs, la relation avec le client a toujours été transparente et très conviviale.

Je garde le contact avec Thomas, même si 2021 est une année compliquée, l’association ne désespère pas de faire découvrir sa passion aux habitants. Quand à Ludi’fer, il trépigne d’impatience.


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Jeux de rôle

Cela fait plus de 10 ans que j’ai découvert le jeu de rôle (JdR). Si vous ne connaissez pas cette activité qui se pratique entre amis, c’est un beau mélange entre la narration, le jeu d’acteur et le jeu tout court. C’est le croisement parfait pour moi qui aime imaginer des histoires et dépeindre des univers.

C’est aussi cette activité qui m’a poussé à écrire des romans et à devenir illustrateur. Autant dire qu’elle a bouleversé ma vie. Et c’est donc assez logiquement que je travaille dans le milieu.

Ici je vais vous présenter succinctement les commandes que j’ai eu ou les projets que j’ai lancés.


La Ligue Ludique

Commençons par la Ligue Ludique, une association parisienne qui propose des parties à ses membres et organisent des stands sur les salons ludiques pour faire des initiations. Une belle bande de passionnés avec un bel esprit de partage que j’ai fréquenté quelques années et y ait fait de belles rencontres.

La Ligue m’a demandé de leur réaliser une carte de Paris avec leurs boutiques partenaires pour que les nouveaux membres puissent savoir où se rendre et s’amuser.

Plus d’informations sur l’association :

Quoi de mieux qu’une véritable table de jeu avec la carte de Paris et les différentes boutiques partenaires comme repères

Plus tard, ils me font une nouvelle commande. Pour être repérable facilement, ils ont besoin d’un roll up (un support de communication autoportant) qu’ils placeront devant leur stand pendant les salons.

Le format est particulier, tout en hauteur, il faut y mettre leur logo et un slogan engageant. On doit voir des joueurs et les personnages qu’ils incarnent dans des aventures trépidantes. Bref montrer en un coup d’œil que le jeu de rôle c’est super !

Avec un croquis, je leur montre mon idée : un nouveau joueur est encouragé par une joueuse experte à lancer les dés pendant une situation périlleuse.
Est-ce que les personnages des joueurs vont réussir à s’en sortir face aux orcs qui campent dans ces ruines ?

Le sujet plaît au client, je développe le croquis et petit à petit y ajoute des détails, des couleurs, des lumières pour rendre la scène palpitante et intrigante.

Le roll up est terminé et accueille les curieux et les experts du jeu de rôle lors des événements parisiens.


Archipélia

Une joueuse de la Ligue Ludique, qui est également autrice de jeu de rôle, me met en contact avec une de ses connaissances : un certains Gobelin Nounours… Sous ce pseudonyme attachant se cache Sébastien qui lui aussi est auteur de jeu de rôle. Il a d’ailleurs traduits quelques pépites anglo-saxonnes pour les joueurs francophones. Cette fois, il veut sortir son propre jeu, celui qu’il confectionne depuis plusieurs années : Archipélia.

En réalité, j’avais découvert Archipélia d’une autre façon un an plus tôt. Le jeu avait été lancé sur une plateforme de financement et j’avais moi-même participé à ce financement en tant que client. En effet j’étais très intéressé par son univers mêlant piraterie romantique et onirisme. Hélas, le projet avait échoué avant les 100 %.

Sébastien veut réitérer l’aventure en apprenant de ses erreurs. Si Archipélia avait loupé son démarrage c’était en partie dû au fait que le jeu manquait de visuels attrayants. C’est là que j’interviens.

Plus d’informations :

Sébastien travaille presque seul, il écrit avec sa compagne mais c’est à peu près tout. Il a un budget serré et on doit revoir ses attentes à la baisse. Mais on finit quand même par trouver un terrain d’entente parce que j’ai envie de voir son projet aboutir et parce qu’il sait la difficulté de mon métier en tant qu’artiste lui aussi.

On s’entend sur une liste de huit personnages en noir et blanc représentants les différentes races de son univers. Et pour que le livre est un atout de charme, on envisage une illustration en couleur pour réaliser un écran de maître de jeu (un paravent pour cacher les manigance du maître de jeu).

Pour l’illustration de l’écran, le client est confiant, il sait que je suis capable de lui proposer une image impactante qui saura mettre en avant les qualités de son jeu. Il me laisse carte blanche.

Je lui fais plusieurs croquis avant de passer à la colorisation de celle qui lui a tapé dans l’œil (voir mon article traitant d’Archipélia).

Quelques mois plus tard, Sébastien propose à nouveau son jeu sur une plateforme de financement participatif. C’est un succès, il dépasse largement les 180 % grâce à une belle communication ! Ces pourcentages supplémentaires donnent envie à Sébastien de me laisser réinterpréter la fiche de personnage d’Archipélia.

Je repense la structure pour qu’elle soit pratique. Il faut que je prenne en compte les spécificités des règles du jeu. Et j’y intègre intelligemment des décorations pour garder une cohérence graphique avec l’univers du jeu.

Archipélia s’est doté d’un sacré arsenal visuel et fonctionnel qui l’a fait sortir de l’ombre.
C’est à Sébastien désormais de lancer son bébé sur le marché pour que les joueurs puissent découvrir son univers enchanteur.


Et puis tous les autres

J’ai eu l’occasion de travailler sur divers autres jeux de rôle que je ne vais pas citer. Mais voici quelques illustrations qui pourraient donner un aperçu de mon travail.

Erminig, la Bretagne-fantasy

J’ai réalisé des personnages pour le jeu d’Erwan. Ce-dernier est toujours en train de plancher sur son univers du moyen-âge historique saupoudré de légendes bretonnes.

Il le fait tester autour de lui pour déceler les faiblesses et les corriger. Peut-être qu’un jour il aura l’occasion de concrétiser son rêve de l’éditer avec une belle maquette et des illustrations à foison.

Légendes du Nouveau Soleil, la science-fantasy de Gene R. Wolfe

Une grosse licence que Lionel a pu récupérer du célèbre auteur Gene Rodman Wolfe. Lionel a adoré mon univers dark-fantasy et a pensé à moi pour accompagné son projet. J’aurais aimé lui consacrer plus de temps, mais nos plannings ne correspondaient pas. Je ne réaliserais que quelques illustrations en noir et blanc qui accompagneront certains chapitres clés de son jeu.

Lionel a lancé une campagne de financement participatif en 2020 et a engrangé une jolie somme de 10000€ pour pousser son projet.

Recueil de magie personnel

Sacha avait l’envie un peu folle de regrouper toutes ses règles maisons et les sortilèges qu’il avait inventé pour son groupe de joueurs. Un recueil de plusieurs années de passion qu’il avait envie de donner forme. Il me demanda de mettre en page ce livre pour qu’il soit pratique et beau. Il voulait un bel objet unique qu’il pourrait sortir fièrement sur sa table de jeu.

J’ai réalisé la maquette complète, imaginé les ornementations et les pictogrammes en fonction des différentes magies qu’il avait conçu et créé les créatures fantastiques invoquées.

Le Guide du Roublard, du fanzine sur Donjons & Dragons

Le premier jeu de rôle que j’ai fait jouer à mes amis étaient le célèbre Donjons & Dragons. Quand j’ai vu qu’un fanzine de passionnés se mettaient en place, j’ai proposé mes services à l’équipe pour illustrer leurs pages.

Bob a accepté avec plaisir ma participation pour le scénario qu’il écrivait avec son acolyte : un Hurlement dans la Tempête. J’ai réalisé l’illustration de la scène d’introduction de cette histoire frissonnante.

Cartographies

Particuliers ou professionnels, j’ai travaillé sur des cartes pour décrire des univers historique ou de fantasy. Noir et blanc, couleur, style médiéval ou réaliste, j’aime diversifier mon style et renouveler mes compétences.


Éclats

Et de mon côté ? J’ai aussi pensé à mon propre système de jeu et mon univers. Dark-fantasy, gothique, romantisme, des thèmes qui me sont chères et que j’aime aborder déjà dans mes illustrations.

Ce bout de projet s’appelle Éclats et se déroule dans un univers médiéval où l’Humanité, proche de l’annihilation, cherche sa mémoire dans les fameux éclats. Ces reliques-souvenirs, sont des cartes à piocher aux sujets assez variés pour laisser l’imagination des joueurs s’approprier le scénario du maître de jeu.

Peut-être qu’un jour j’aurais l’occasion d’approfondir les mécaniques de mon jeu et de pousser l’univers qui trotte dans ma tête. Et bien sûr je complèterais mes cartes-éclats.


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