Cyclades

Livre-jeu, héros, mythologie grecque
copyright Alkonost

Le client

Ah les Livres dont vous êtes le Héros. Vous savez, ces ouvrages qui dans les années ’90 nous permettaient de vivre la vie de son héros, de prendre des initiatives, de régler des conflits, de déjouer des pièges et d’occire des monstres.

Je me suis demandé s’il y avait une communauté d’auteurs qui continuaient à faire perdurer ces pépites ludiques et narratives. Et c’est comme ça que j’ai trouvé un forum rempli de passionnés et d’auteurs aux histoires génialissimes.

J’ai proposé mes services d’illustrateur, de cartographe voire même de graphiste à ces auteurs pour les aider à concrétiser leurs projets. Une personne m’avait contacté. Le curieux personnage, drapé de sa cape de mystère aimait bien mon travail et comptait revenir vers moi.

Entre-temps, je parcourais les œuvres mises à disposition. L’une d’elle, Cyclades d’Emmanuel Quaireau, m’avait attiré tel le chant des sirènes : incarner un héros ou une héroïne de la mythologie grecque pour retrouver la déesse Aphrodite.

Et puis, les Moires, les fileuses du destin, ont décidé de bousculer les choses.
Le drôle de personnage qui m’avait contacté se révéla être Laurent, un éditeur de livres-jeu : Alkonost. L’un des acteurs les plus actifs dans cette petite niche cachée entre le roman et le jeu de rôle. Il avait dès le début accroché à mon style poétique et homérique et trouvait qu’il collait parfaitement au prochain livre de leur gamme Littéraction : le merveilleux Cyclades !
J’accourais au temple le plus proche pour faire une offrande aux dieux de l’Olympe pour les remercier de ce coup du sort.

Deux ans plus tard, Cyclades remportera le prix le plus prestigieux de sa catégorie au FIJ de Cannes.

Plus d’informations sur Alkonost  :

Laurent me présente à Emmanuel qui a écrit Cyclades, il est important que l’éditeur, l’auteur et moi-même collaborons étroitement. On est en plein confinement et on n’aura pas l’occasion de se voir pour parler. Tant pis, il y a de nombreux outils pour travailler à distance.

On s’entend pour faire 20 illustrations intérieures en noir et blanc pour le livre. L’illustration de couverture avait déjà été faite avant notre rencontre, quel dommage ! J’aurai adoré la faire tant le projet m’exalte. Mais l’illustration couleur de BreeAnn Veenstra est magnifique, pas de regret pour le lecteur.

Je chausse mes sandales et prends mon outre d’eau. Les îles grecques sont magnifiques, mais les dangers abondent également. Heureusement, Manu et Laurent connaissent tous les raccourcis pour ne pas se faire repérer par la terrible Chimère qui rôde dans le ciel azuréen.

La commande

J’ai un gros avantage : j’ai déjà lu Cyclades. Je connais déjà l’ambiance du livre, je connais les personnages, les créatures hostiles, les muses camouflées, les dieux retors.

Avec Laurent et Manu, on choisit les meilleures sections du livre à illustrer. La sélection doit donner au lecteur l’envie de jouer et de rejouer quand il aura fini. L’œil de l’illustrateur est capital pour rendre un pavé de 600 pages aussi attrayant que son contenu.

20 illustrations sont commandées, il faut qu’on trouve un juste équilibre entre les différentes atmosphères que propose le récit :

  • rencontre avec les rois et les héros grecs ;
  • dilemmes avec les dieux ;
  • combats contre des créatures mythologiques ;
  • scènes d’action tumultueuses ;
  • voyages dans des paysages éblouissants.

Je dois m’adapter pour coller au style old-school qu’on retrouve dans ce genre d’œuvre. Old-school mais pas démodé ! Laurent veut voir mon style, l’éditeur passe par moi pour retrouver ma magie, celle qu’il a pu voir dans mes créations personnelles.

J’adore le digital (travailler sur logiciel) pour sa flexibilité, mais je préfère le rendu authentique de la plume et de l’encre de Chine. J’opte pour un processus hybride pour allier productivité et esthétique.

Je travaille le croquis avec ma tablette graphique et fais des retours régulier auprès de mes clients pour avoir leur avis. Puis j’imprime le dessin validé dans un bleu très clair avant de redessiner par-dessus à la plume. Une fois numérisée et retouchée, l’impression bleue disparaît pour ne laisser que le tracé en noir de l’encre de Chine.

Le croquis a été validé, je l’imprime, je redessine à la plume, je scanne, je retouche

Satisfait de mon sérieux et mon style, Alkonost fera encore appel à moi pour enrichir Cyclades avec deux nouvelles illustrations et sept cabochons (petites illustrations décoratives servant à égayer le texte) après un financement participatif réussi (plus de 500 % sur Ulule).

L’œuvre a convaincu sa cible, les joueurs aguerris, mais aussi un nouveau public curieux de connaître l’univers des livres-jeu.

Le retour d’Alkonost

Au-delà de l’illustration, Patrick s’est révélé être un réel partenaire sur Cyclades. Embrassant le projet dans sa globalité, il a conçu des dessins adaptés à notre concept de livre-jeu. Grâce à leurs traits purs, puissants et poétiques, avec une juste dose d’ambiguïté, ils jouent avec l’imagination du lecteur-joueur qui feuillette le livre. Ils se sont nourris des échanges avec l’auteur et Alkonost. Le triangle éditeur-auteur-illustrateur est resté soudé pendant toute la phase d’illustration et même au-delà. Alkonost garde un très bon souvenir des discussions riches et agréables ainsi que de la sympathie de Patrick  ! Par ailleurs, cela peut paraître une évidence, Patrick travaille avec professionnalisme  : formats et délais respectés.

Laurent, directeur d’Alkonost

Quelques commentaires des clients

Merci à vous [Alkonost] pour votre passion et au temps que vous y prenez […] pour continuer à porter le flambeau et à Emmanuel Quaireau et aux autres pour l’avoir repris.


Hâte de découvrir cet univers !


Fan des LDVELH [Livres Dont Vous Êtes Le Héros] de la première heure, j’ai hâte de me replonger dans ces aventures qui ont fait ma jeunesse ! Merci de continuer à faire vivre ce genre que je ferai bientôt aussi découvrir à mes enfants :-)

Un prix prestigieux pour Cyclades

Et l’aventure Cyclades ne s’arrête pas là. Le livre-jeu reçoit un prix en 2022, celui du Yaz d’Or dans la catégorie « Livre-jeu ado-adulte » au célèbre Festival International des Jeux (FIJ) de Cannes. Prix qui récompense la qualité de l’objet, du texte et des illustrations. Quel honneur !


Contact

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Je vous répondrai au plus vite.

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Laon’vie de Jouer

Festival, jeu de société, affiche
copyright Laon’faire des Jeux

En démarchant les auteurs de jeux de société sur les groupe Facebook, j’ai pu faire la connaissance de gens très sympas. Parmi elle, il y a eu Flavien (voir le jeu de société Althing que j’ai illustré) mais aussi Thomas. Ce dernier a parcouru mon portfolio. Il fait appel à moi pour faire la maquette et l’illustration de l’affiche du festival ludique qu’il compte mettre en place dans sa ville avec son association Laon’faire des Jeux.

La toute première édition doit se tenir en mai 2020 (on ne soupçonnait pas encore que la COVID allait repousser l’événement) à Laon (O2) et Thomas veut faire les choses bien. Il a besoin de l’aide d’un professionnel pour mettre en place toutes les informations importantes de façon lisible et une belle illustration qui va attirer les habitants et les voisins.

Le festival Laon’vie de Jouer est un événement gratuit avec peu de moyens financiers mais beaucoup de volonté et de passion. Le budget est limité mais Thomas n’est pas non plus naïf, il sait qu’il faut mettre un minimum pour séduire du monde et faire découvrir les jeux de société aux laonnois.

Thomas a déjà réfléchi au concept de base avec son équipe. Il vient vers moi avec cette maquette. C’est presque parfait, l’idée est intéressante avec la mascotte de l’association Ludi’fer sur les tours de la cathédrale Notre Dame de Laon. On peut dire qu’ils ont le sens de l’humour à Laon.

Les pions meeples au pied de la cathédrale devront être des personnages, des objets personnifiés qui représenteront l’univers des jeux et qui iront vers la Salle Gothique où se tient l’événement, à côté de la cathédrale.

Le logo est déjà fait mais l’association n’a pas encore toutes les informations sur les partenaires. Ce n’est pas très grave, l’association a déjà fait une grosse partie du travail de composition.

La commande

La première chose à faire pour moi quand on me donne une base et de refaire un croquis pour mieux agencer les éléments avec mon savoir-faire.

Et bien sûr, je prends en compte les contraintes de l’imprimeur (dimensions, marges intérieures, fond perdu, etc). Je veux éviter les retours inutiles entre mon client, l’imprimeur et moi.

Même si l’idée de Thomas est bonne, il y a plusieurs choses qui me dérangent :

  • la cathédrale prend trop de place or l’événement se situe à côté dans la Salle Gothique ;
  • il faut plus de place au ciel pour laisser la composition respirer ;
  • Ludi’Fer (la mascotte) est trop excentré alors que c’est le personnage clé ;
  • le gobelin sur le panneau à droite ajoute trop de distraction et risque de gêner la lisibilité ;
  • le panneau est mal intégré à la composition.
Les valeurs de gris permettent de voir rapidement si l’ensemble est lisible et équilibré

Une fois la composition retravaillée et validée par le client, je commence à nettoyer mon croquis. La cathédrale est un élément complexe, il faut que j’enlève les détails inutiles qui rendraient l’illustration « fouillis ».

Je commence par faire un fichier vectoriel qui est plus facile à manipuler. Ainsi je vais pouvoir séparer les différents éléments de la cathédrale pour peindre plus efficacement.

Désormais je peux intégrer le fichier vectoriel dans mon affiche et peindre par dessus pour que le rendu soit moins impersonnel. C’est à ce moment que j’exprime mon style, celui que Thomas a aimé voir dans mon portfolio. Je vais pouvoir jouer avec les lumières et les couleurs à ma convenance pour rendre la scène moins lugubre, plus cartoon et chatoyante. On doit donner envie aux laonnois d’aller s’amuser autour des plateaux de jeu.

Il est temps d’intégrer la star de l’affiche : Ludi’Fer avec son air coquin. Je le place entre les deux tours de la cathédrale, il montre à ses adeptes la direction du festival.

Justement à ce propos, je rajoute la foule de personnages. Ceux-ci ne doivent pas trop attirer l’attention, c’est pourquoi je les détaille à peine et utilise peu de contraste.

Et pour finir j’intègre le panneau qui est en premier plan mais sur le côté. Je le décore des armoiries de la ville médiévale histoire d’ajouter de l’ambiance.

L’illustration terminée et validée par le client, j’enfile ma casquette de graphiste pour ajouter les éléments fonctionnels :

  • nom du festival ;
  • date de l’événement ;
  • adresse ;
  • le logo de l’association ;
  • l’emblème de la ville ;
  • les autres informations utiles .

À ce moment, les partenariats ne sont pas encore décidés, je laisse la zone vierge. Thomas reviendra vers moi quand ils auront tout confirmé de leur côté. Je le rassure en lui disant que ce genre de modification est rapide et ne décalera pas son planning.

Festival annulé

La suite vous la devinez : le premier confinement arrive et le festival est annulé… Ou plutôt reporté.

Thomas me demande si je serai toujours là pour l’aider à finaliser l’affiche en 2021. Évidemment ! On signe un avenant pour que l’association soit sereine mais je m’étais déjà engagé pour que l’affiche soit prête COVID ou non. Toutefois, c’est donnant-donnant : Thomas demande à son trésorier de régler ma facture car le travail a été fait et bien fait.

Malgré les imprévus extérieurs, la relation avec le client a toujours été transparente et très conviviale.

Je garde le contact avec Thomas, même si 2021 est une année compliquée, l’association ne désespère pas de faire découvrir sa passion aux habitants. Quand à Ludi’fer, il trépigne d’impatience.


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