Yokaï Duels

Jeu de société, Japon, mythologie
copyright Atelier LudiCréa – Flavien Champenois

Le client

Quatre ans plus tôt, j’ai travaillé sur le jeu Althing (j’en parle ici). Une opportunité que Flavien, l’auteur, m’a offerte.

Ça faisait longtemps que j’avais envie de l’aider sur ses autres projets pour le remercier. Malheureusement, le temps me manquait à chaque fois. Cependant, pour son dernier prototype, j’ai profité d’un trou dans mon planning pour l’accompagner.

Son projet est un jeu de cartes accessible en solo où le joueur rencontre des ennemis à défaire.

Après quelques dessins inspirés du Japon médiéval, le prototype devient Yokaï Duels.

Pour en savoir plus sur Yokaï Duels et pourquoi pas essayer le prototype : la page facebook de l’Atelier LudiCréa.

La commande

Quand je propose mon aide à Flavien pour son dernier bébé, il sait déjà comment je bosse. Il a confiance et me laisse libre d’illustrer les 24 cartes.

J’ai une seule contrainte  : les illustrations doivent être en noir et blanc. En effet, c’est plus économique pour imprimer le jeu en fonction des nombreuses versions. Cependant, je prépare mon travail en amont pour que je puisse le colorer facilement si un jour Yokaï Duels dépasse le statut de prototype.

En parallèle, j’écris un roman dans un Japon med-fan (oui j’écris des romans)… mon inspiration est toute trouvée. Puisque j’ai carte blanche, je profite pour dessiner quelques personnages et créatures provenant du folklore japonnais.

Bingo ! Flavien est lui aussi fan de tout ce qui touche à cette culture. On a trouvé l’identité graphique du jeu du premier coup.

Une version colorée de Yasuke, le samouraï originaire du Mozambique.
Les premières propositions pour Yokaï Duels, Flavien adhère immédiatement.

Graphisme

Les premiers tests de logo permettent de déterminer la direction à prendre.

Même si Flavien sait faire des maquettes et quelques petits travaux de graphisme, je prends en charge le logo du jeu.

On veut quelque chose de fun, de dynamique et dont la thématique ne laisse aucun doute. Flavien s’investit à fond, il fait quelques croquis de son côté en s’inspirant de mon travail. Et on arrive à un résultat qui nous plaît.

Avenir

J’ai rempli mes tâches pour Flavien. Le plus dur reste à faire : trouver un éditeur intéressé par son bébé. Sans oublier les multiples changements pour améliorer la mécanique et équilibrer le tout. Mais ça c’est un travail pour l’auteur… même si ça me plaît, je n’ai pas son expérience et sa patience. Je me cantonne à l’aspect graphique uniquement.

D’ailleurs si vous êtes curieux de tester ce jeu, vous pouvez le retrouver en allant sur la page Facebook de Flavien : l’Atelier LudiCréa.

Pantheon

Jeu de société, viking, mythologie
copyright Jérémy Innebeer

Le client

Il y a quelques années, je réponds à une personne qui pose des questions sur le processus d’un illustrateur dans un projet de jeu de société. Je l’invite également à lire mon article sur Althing (le lire en cliquant ici) qui détaille mon workflow. Cette personne qui a plein de questions en tête, c’est Jérémy et il a aussi plein d’idées qu’il compte concrétiser.

Presque un an plus tard, il me recontacte pour un petit projet personnel. Assuré par mon sérieux et la qualité du travail fourni, il me parle de son bébé  : un jeu de société riche et profond dans l’univers viking/mythologie nordique.

Pour en savoir plus sur Panthéon  : le compte Instagram officiel et le lancement KickStarter.

Les vikings, je connais. Althing était dans cette thématique, mais dans ce jeu on n’explorait pas (ou très peu) l’aspect mythologique. Jérémy est passionné par les légendes nordiques et m’a préparé un cahier des charges extrêmement précis sur ce dont il a besoin et les influences artistiques qu’ils cherchent. Il a également une vision du planning pour diviser les commandes avec un financement participatif en parallèle.

Quelque part, ça me rassure sur le fait qu’il a réfléchi posément à son jeu. Mais, quelque part, l’immensité du travail me donne le vertige également.

La commande

Le projet compte environ 90 illustrations, des cartes, des plateaux de jeux, des icônes, etc. Des mois de travail en perspective. C’est probablement la plus grosse commande qu’on m’ait demandée, même si elle sera divisée en plusieurs parties.

Et le projet va même plus loin. Panthéon est le nom d’une gamme de jeux, Panthéon  : Valhalla est le nom du premier jeu dans l’univers viking. En fonction de sa réussite critique et commerciale, d’autres suivront plus tard dans d’autres univers comme l’antiquité grecque (exactement comme Cyclades dont j’ai fait un article ici) ou les mythes du Japon féodal. Jérémy y travaille déjà dessus. Autant dire que le monsieur est à fond dans ses créations. Tant mieux, j’ai également ce genre de frénésie créative.

Une maquette de ce à quoi pourrait ressembler la boîte de jeu

Graphisme

Avant les illustrations des personnages, je commence par réaliser les éléments les plus simples  : les recto verso des cartes, les plateaux de jeux, les pions, etc. Ce sont des assets (éléments graphiques) qui ne sont pas très difficiles à faire parce que j’ai bien saisi les attentes de mon client.

A contrario, je me réserve la carte de l’Europe pour la fin de cette première commande parce que je sais que ça va être la partie la plus complexe à faire. J’adore dessiner des cartes (allez voir quelques-unes dans ma page qui parle des jeux de rôle sur lesquels j’ai travaillé), mais celle-ci va être très différente… J’en parle plus bas.

Illustration

Au moment de passer aux personnages et créatures à illustrer, je me pose. Il me faut définir un style qui collera aux envies de Jérémy et qui me permettra de réduire le temps de travail. Eh oui, il faut que ça correspond au budget et au calendrier.

Conscient de l’ampleur du projet, Jérémy cherche un style simple et efficace, mais qui garde une identité propre. Ça prend un peu de temps pour trouver la bonne formule, tant pis, c’est nécessaire pour la suite. Si l’on ne se donne pas ce moment d’exploration, on risque de dépasser le planning. Ce qui n’est ni bon pour lui ni bon pour moi.

Finalement, on s’entend sur un style hybride BD et pictural. Les fonds des illustrations seront assez abstraits pour être rapides à réaliser et assez précis pour donner une ambiance. L’accent est mis sur les personnages.


J’en profite pour faire un petit test en faisant ressortir des détails du cadre alloué à l’illustration. Ici les maillons de la chaîne qui retient Fenrir voltigent ou l’éclair de Thor qui déborde de partout, etc.

Jérémy adore  ! On a trouvé le style et un gimmick qui donne un cachet esthétique à Panthéon.

Plateau carte

J’en parlais plus haut, j’aime dessiner des cartes… ça me donne l’impression de construire un univers de sa protohistoire jusqu’à ses conflits actuels. C’est une source d’inspiration qui m’aide à la fois pour jouer aux jeux de rôle et pour écrire mes romans (ah oui j’écris des romans). Mais cette carte de Jérémy est différente.

Déjà c’est une carte de l’Europe, donc rien de fantasy, même si mon imagination vagabonde aussi avec l’Histoire. C’est surtout le nombre d’informations à y mettre qui me pose problème. Pour achever le tout, Jérémy veut que la carte ne soit pas juste un plateau fonctionnel, il veut que ça soit un bel objet que les joueurs voudront déplier sur leur table pour s’affronter.

Il a fallu échanger régulièrement avec le client pour trouver le bon compromis entre réalisme, esthétisme et lisibilité. Pour être franc, c’est encore la partie qui me laisse dubitative. C’est pourquoi j’attends les retours de ses bêta-joueurs avec impatience pour corriger les problèmes.

Lancement

Jérémy est à l’affût du marché et de sa communauté. Il a lancé un financement participatif sur KickStarter qui va permettre de débloquer le budget pour les illustrations restantes, l’impression et la logistique. Pour soutenir ce projet et vous offrir une belle boîte de jeu, c’est par ici.

Si vous êtes curieux, je vous invite à suivre son Instagram pour tout connaître de ses projets.

Le Cycle des Ramures

Roman, fantasy, onirisme
copyright Patrick Fontaine

Les clients

En 2017, je transforme un scénario de jeu de rôle que j’ai écrit, en roman. D’un plan qui tenait sur une page, mon scénario va s’étoffer de quelques 100000 mots. Il lui faut donc un univers graphique digne de cette histoire. Je suis mon propre client… et autant le dire tout de suite, je suis très pénible comme client.

Le Cycle des Ramures est une saga de romans de fantasy qui s’adresse à la fois aux adolescents comme aux adultes. Le premier tome : Les musicéens de Castelbouchon, est prêt.

Plus d’informations sur mon site dédié à l’écriture :
pf-auteur.com

La commande

Le vieux Barth gratte quelques accords sur une mandoline

Pour la publication de ce premier tome, je prévois évidemment d’illustrer la couverture du roman. Mais pas seulement…

Je veux intégrer plusieurs illustrations en noir et blanc à l’intérieur qui vont poser l’ambiance enchanteresse. Le Cycle des Ramures propulse les lecteurs dans un univers alternant le chatoyant et l’étrange. Un univers post-apocalyptique qui n’est finalement pas si mal que ça… tant que personne n’y met le bazar.

Je décortique mes chapitres et mes scènes pour retenir celles qui collent le plus à ce récit d’aventure et d’intrigue.

Et c’est là que le projet se complique. Si ça ne tenait qu’à moi, j’illustrerais la moindre miette d’histoire. Mais ce n’est pas possible… Déjà parce que ça serait pénible pour le lecteur et surtout parce que je n’aurais pas assez d’une vie pour faire autant d’illustrations.

À ce stade, je n’ai pas d’éditeur derrière moi pour me donner des consignes. Alors je retrousse mes manches et je me mets dans la peau du prestataire face à un client dans le flou. C’est à moi de dire à l’autre (moi) qu’est-ce qu’il faut faire pour avoir des illustrations impactantes dans un planning défini.

Enfin ça c’est dans les grandes lignes. Dans la réalité, l’autre (moi) est très exigeant. Le pire c’est qu’il ne me paye pas ! Grosse crise identitaire en perspective.

Merle se retient de justesse avant de tomber dans un mortel précipice.

Si le choix des illustrations intérieures pose un gros problème à régler, la couverture en revanche se déroule sans accroc.

Les Musicéens de Castelbouchon est avant tout un récit de voyage dans les ramures. Une aventure de l’isolé village de Rivade jusqu’à la mystérieuse Castelbouchon en passant par les paysages désolés et hostiles du désert. C’est surtout une aventure qui va faire grandir Izak, faire trembler Merle, faire douter Justinien, faire fanfaronner Ruben, faire cogiter Léopoldine… sans oublier faire ronronner l’adorable Any.

Bref, il me paraît assez évident de mettre en avant Castelbouchon qui devient le centre du monde de ces personnages le temps d’un roman.

Le paysage de Castelbouchon au lever du soleil.
Castelbouchon, un étrange royaume dont l’équilibre est très précaire
Maquette du roman
Ce à quoi pourrait ressembler le tome 1

Le Cycle des Ramures est sur les tables des éditeurs. Peut-être que cette saga sortira un jour avec la confiance d’une maison d’édition. En attendant, je poursuis ma propre aventure, celle de l’autre (moi), c’est-à-dire : écrire  !

Je vous invite à découvrir mon univers littéraire : pf-auteur.com
Vous y trouverez plein d’anecdotes et de news sur mes écritures.

Althing

Jeu de société, deck-building, viking
copyright Studio Twin Games

Les clients

En juillet 2020, Flavien Champenois me contacte, il a besoin d’un illustrateur pour son nouveau jeu de société qu’il a créé.
Sortant tout juste du statut de prototype au moment où il m’en parle, il m’explique dans les grandes lignes les principes : un jeu de course avec des cartes (deck building) pour devenir le nouveau roi des vikings.

Peu de temps après, c’est l’éditeur (et sculpteur), David de Studio Twin Games, qui m’appelle. Althing, le jeu de Flavien va sortir en 2021 et il aime bien mon style et mon profil. Je signe d’une rune le contrat pour 25 illustrations en couleurs !

Plus d’informations sur l’auteur et l’éditeur :

Après les dieux de l’Olympe (voir Cyclades), je troque ma trirème pour un drakkar et je pars avec mes valeureux outils en direction des fjords gelés des Ases et des Jötunns.

Althing est un long voyage qui prendra deux mois et demi de travail. Je dois être prêt pour fin septembre pour que la production du jeu puisse se faire à temps. Vaste programme, mais je suis confiant, j’ai un troll qui me guide.

La commande

David et Flavien m’envoient un cahier des charges précis, ils savent ce qu’ils veulent.
Mais un avis d’illustrateur va leur apporter une nouvelle vision.

On se rencontre autour de quelques cornes d’hydromel dans l’une des meilleures tavernes de la cité pour discuter de vive-voix et pour tester leur jeu bien sûr. On revoit ensemble certains détails, on rebondit sur de nouvelles idées, on propose, on fait appel aux dieux et on valide le tout avec un crachat dans la main et une bonne poignée de mains.

25 illustrations ce n’est pas rien, le timing est serré mais je dois m’adapter aux contraintes de Studio Twin Games. C’est une petite boîte qui lance son tout premier jeu de société original, la situation sanitaire est toute récente à l’époque et notre renommée reste à faire dans le milieu.
Parmi ces illustrations, on compte :

  • 3 personnages « joueur » (les cartes de bases de chaque joueur) ;
  • 10 personnages de l’assemblée (les cartes recrutables par les joueurs) ;
  • 2 trolls (les cartes qui permettent de ralentir l’adversaire) ;
  • 9 scènes-paysages (les cartes étapes qu’il faut traverser pour gagner) ;
  • 1 illustration de boîte (le visuel sur la boîte du jeu).

Je me lance et j’échange constamment avec l’éditeur et l’auteur. On doit être sur la même longueur d’onde pour aboutir à un projet professionnel que les gens aimeront jouer et regarder.

Évidemment il ne faut pas oublier les contraintes du jeu : ce sont des cartes de petit format (63×88mm) avec plein d’éléments graphiques pour la mécanique du jeu.

Le croquis d’Haldora se fait petit à petit mais on n’a pas encore la pose définitive…
Une quinzaine d’heures plus tard, la colorisation de la terrifiante volva est faite, une des cartes les plus fortes du jeu !


Satisfait de ma prestation, Studio Twin Games me fera une nouvelle commande de 3 illustrations de scènes-paysages quelques mois plus tard pour étoffer le jeu.

La sortie d’Althing

À cause de la situation sanitaire, Studio Twin Games n’a pas pu participer aux salons et autres événements ludiques pour faire correctement sa communication auprès de sa cible. Althing passe donc par un financement participatif pour ne pas se perdre dans les brumes de Nilfheim. Vous pouvez jeter un œil sur sa page KickStarter. L’occasion de montrer un peu le fond et la forme avec des partenariats et des bannières faites à partir des illustrations.

Sans trop de surprise, le jeu connaît un beau succès grâce à sa mécanique et sa direction artistique. En moins de 5 jours, le jeu flirte déjà avec le 100 %.

Studio Twin Games a placé ses pions pour que la sortie en juin 2021 soit digne d’une fête avec Odin.

Un duel à grands coups de cartes… et de maître !
Ne devient pas Viking qui veut, qu’on se le dise !

Plateau Junior
Es-Tu Game ? présente le jeu Althing
Caro et Vianney d’Entre joueurs s’affrontent sur la campagne de jeu pour devenir roi

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Je vous répondrai au plus vite.

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Cyclades

Livre-jeu, héros, mythologie grecque
copyright Alkonost

Le client

Ah les Livres dont vous êtes le Héros. Vous savez, ces ouvrages qui dans les années ’90 nous permettaient de vivre la vie de son héros, de prendre des initiatives, de régler des conflits, de déjouer des pièges et d’occire des monstres.

Je me suis demandé s’il y avait une communauté d’auteurs qui continuaient à faire perdurer ces pépites ludiques et narratives. Et c’est comme ça que j’ai trouvé un forum rempli de passionnés et d’auteurs aux histoires génialissimes.

J’ai proposé mes services d’illustrateur, de cartographe voire même de graphiste à ces auteurs pour les aider à concrétiser leurs projets. Une personne m’avait contacté. Le curieux personnage, drapé de sa cape de mystère aimait bien mon travail et comptait revenir vers moi.

Entre-temps, je parcourais les œuvres mises à disposition. L’une d’elle, Cyclades d’Emmanuel Quaireau, m’avait attiré tel le chant des sirènes : incarner un héros ou une héroïne de la mythologie grecque pour retrouver la déesse Aphrodite.

Et puis, les Moires, les fileuses du destin, ont décidé de bousculer les choses.
Le drôle de personnage qui m’avait contacté se révéla être Laurent, un éditeur de livres-jeu : Alkonost. L’un des acteurs les plus actifs dans cette petite niche cachée entre le roman et le jeu de rôle. Il avait dès le début accroché à mon style poétique et homérique et trouvait qu’il collait parfaitement au prochain livre de leur gamme Littéraction : le merveilleux Cyclades !
J’accourais au temple le plus proche pour faire une offrande aux dieux de l’Olympe pour les remercier de ce coup du sort.

Deux ans plus tard, Cyclades remportera le prix le plus prestigieux de sa catégorie au FIJ de Cannes.

Plus d’informations sur Alkonost  :

Laurent me présente à Emmanuel qui a écrit Cyclades, il est important que l’éditeur, l’auteur et moi-même collaborons étroitement. On est en plein confinement et on n’aura pas l’occasion de se voir pour parler. Tant pis, il y a de nombreux outils pour travailler à distance.

On s’entend pour faire 20 illustrations intérieures en noir et blanc pour le livre. L’illustration de couverture avait déjà été faite avant notre rencontre, quel dommage ! J’aurai adoré la faire tant le projet m’exalte. Mais l’illustration couleur de BreeAnn Veenstra est magnifique, pas de regret pour le lecteur.

Je chausse mes sandales et prends mon outre d’eau. Les îles grecques sont magnifiques, mais les dangers abondent également. Heureusement, Manu et Laurent connaissent tous les raccourcis pour ne pas se faire repérer par la terrible Chimère qui rôde dans le ciel azuréen.

La commande

J’ai un gros avantage : j’ai déjà lu Cyclades. Je connais déjà l’ambiance du livre, je connais les personnages, les créatures hostiles, les muses camouflées, les dieux retors.

Avec Laurent et Manu, on choisit les meilleures sections du livre à illustrer. La sélection doit donner au lecteur l’envie de jouer et de rejouer quand il aura fini. L’œil de l’illustrateur est capital pour rendre un pavé de 600 pages aussi attrayant que son contenu.

20 illustrations sont commandées, il faut qu’on trouve un juste équilibre entre les différentes atmosphères que propose le récit :

  • rencontre avec les rois et les héros grecs ;
  • dilemmes avec les dieux ;
  • combats contre des créatures mythologiques ;
  • scènes d’action tumultueuses ;
  • voyages dans des paysages éblouissants.

Je dois m’adapter pour coller au style old-school qu’on retrouve dans ce genre d’œuvre. Old-school mais pas démodé ! Laurent veut voir mon style, l’éditeur passe par moi pour retrouver ma magie, celle qu’il a pu voir dans mes créations personnelles.

J’adore le digital (travailler sur logiciel) pour sa flexibilité, mais je préfère le rendu authentique de la plume et de l’encre de Chine. J’opte pour un processus hybride pour allier productivité et esthétique.

Je travaille le croquis avec ma tablette graphique et fais des retours régulier auprès de mes clients pour avoir leur avis. Puis j’imprime le dessin validé dans un bleu très clair avant de redessiner par-dessus à la plume. Une fois numérisée et retouchée, l’impression bleue disparaît pour ne laisser que le tracé en noir de l’encre de Chine.

Le croquis a été validé, je l’imprime, je redessine à la plume, je scanne, je retouche

Satisfait de mon sérieux et mon style, Alkonost fera encore appel à moi pour enrichir Cyclades avec deux nouvelles illustrations et sept cabochons (petites illustrations décoratives servant à égayer le texte) après un financement participatif réussi (plus de 500 % sur Ulule).

L’œuvre a convaincu sa cible, les joueurs aguerris, mais aussi un nouveau public curieux de connaître l’univers des livres-jeu.

Le retour d’Alkonost

Au-delà de l’illustration, Patrick s’est révélé être un réel partenaire sur Cyclades. Embrassant le projet dans sa globalité, il a conçu des dessins adaptés à notre concept de livre-jeu. Grâce à leurs traits purs, puissants et poétiques, avec une juste dose d’ambiguïté, ils jouent avec l’imagination du lecteur-joueur qui feuillette le livre. Ils se sont nourris des échanges avec l’auteur et Alkonost. Le triangle éditeur-auteur-illustrateur est resté soudé pendant toute la phase d’illustration et même au-delà. Alkonost garde un très bon souvenir des discussions riches et agréables ainsi que de la sympathie de Patrick  ! Par ailleurs, cela peut paraître une évidence, Patrick travaille avec professionnalisme  : formats et délais respectés.

Laurent, directeur d’Alkonost

Quelques commentaires des clients

Merci à vous [Alkonost] pour votre passion et au temps que vous y prenez […] pour continuer à porter le flambeau et à Emmanuel Quaireau et aux autres pour l’avoir repris.


Hâte de découvrir cet univers !


Fan des LDVELH [Livres Dont Vous Êtes Le Héros] de la première heure, j’ai hâte de me replonger dans ces aventures qui ont fait ma jeunesse ! Merci de continuer à faire vivre ce genre que je ferai bientôt aussi découvrir à mes enfants :-)

Un prix prestigieux pour Cyclades

Et l’aventure Cyclades ne s’arrête pas là. Le livre-jeu reçoit un prix en 2022, celui du Yaz d’Or dans la catégorie « Livre-jeu ado-adulte » au célèbre Festival International des Jeux (FIJ) de Cannes. Prix qui récompense la qualité de l’objet, du texte et des illustrations. Quel honneur !


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Jeux de rôle

Cela fait plus de 10 ans que j’ai découvert le jeu de rôle (JdR). Si vous ne connaissez pas cette activité qui se pratique entre amis, c’est un beau mélange entre la narration, le jeu d’acteur et le jeu tout court. C’est le croisement parfait pour moi qui aime imaginer des histoires et dépeindre des univers.

C’est aussi cette activité qui m’a poussé à écrire des romans et à devenir illustrateur. Autant dire qu’elle a bouleversé ma vie. Et c’est donc assez logiquement que je travaille dans le milieu.

Ici je vais vous présenter succinctement les commandes que j’ai eu ou les projets que j’ai lancés.


La Ligue Ludique

Commençons par la Ligue Ludique, une association parisienne qui propose des parties à ses membres et organisent des stands sur les salons ludiques pour faire des initiations. Une belle bande de passionnés avec un bel esprit de partage que j’ai fréquenté quelques années et y ait fait de belles rencontres.

La Ligue m’a demandé de leur réaliser une carte de Paris avec leurs boutiques partenaires pour que les nouveaux membres puissent savoir où se rendre et s’amuser.

Plus d’informations sur l’association :

Quoi de mieux qu’une véritable table de jeu avec la carte de Paris et les différentes boutiques partenaires comme repères

Plus tard, ils me font une nouvelle commande. Pour être repérable facilement, ils ont besoin d’un roll up (un support de communication autoportant) qu’ils placeront devant leur stand pendant les salons.

Le format est particulier, tout en hauteur, il faut y mettre leur logo et un slogan engageant. On doit voir des joueurs et les personnages qu’ils incarnent dans des aventures trépidantes. Bref montrer en un coup d’œil que le jeu de rôle c’est super !

Avec un croquis, je leur montre mon idée : un nouveau joueur est encouragé par une joueuse experte à lancer les dés pendant une situation périlleuse.
Est-ce que les personnages des joueurs vont réussir à s’en sortir face aux orcs qui campent dans ces ruines ?

Le sujet plaît au client, je développe le croquis et petit à petit y ajoute des détails, des couleurs, des lumières pour rendre la scène palpitante et intrigante.

Le roll up est terminé et accueille les curieux et les experts du jeu de rôle lors des événements parisiens.


Archipélia

Une joueuse de la Ligue Ludique, qui est également autrice de jeu de rôle, me met en contact avec une de ses connaissances : un certains Gobelin Nounours… Sous ce pseudonyme attachant se cache Sébastien qui lui aussi est auteur de jeu de rôle. Il a d’ailleurs traduits quelques pépites anglo-saxonnes pour les joueurs francophones. Cette fois, il veut sortir son propre jeu, celui qu’il confectionne depuis plusieurs années : Archipélia.

En réalité, j’avais découvert Archipélia d’une autre façon un an plus tôt. Le jeu avait été lancé sur une plateforme de financement et j’avais moi-même participé à ce financement en tant que client. En effet j’étais très intéressé par son univers mêlant piraterie romantique et onirisme. Hélas, le projet avait échoué avant les 100 %.

Sébastien veut réitérer l’aventure en apprenant de ses erreurs. Si Archipélia avait loupé son démarrage c’était en partie dû au fait que le jeu manquait de visuels attrayants. C’est là que j’interviens.

Plus d’informations :

Sébastien travaille presque seul, il écrit avec sa compagne mais c’est à peu près tout. Il a un budget serré et on doit revoir ses attentes à la baisse. Mais on finit quand même par trouver un terrain d’entente parce que j’ai envie de voir son projet aboutir et parce qu’il sait la difficulté de mon métier en tant qu’artiste lui aussi.

On s’entend sur une liste de huit personnages en noir et blanc représentants les différentes races de son univers. Et pour que le livre est un atout de charme, on envisage une illustration en couleur pour réaliser un écran de maître de jeu (un paravent pour cacher les manigance du maître de jeu).

Pour l’illustration de l’écran, le client est confiant, il sait que je suis capable de lui proposer une image impactante qui saura mettre en avant les qualités de son jeu. Il me laisse carte blanche.

Je lui fais plusieurs croquis avant de passer à la colorisation de celle qui lui a tapé dans l’œil (voir mon article traitant d’Archipélia).

Quelques mois plus tard, Sébastien propose à nouveau son jeu sur une plateforme de financement participatif. C’est un succès, il dépasse largement les 180 % grâce à une belle communication ! Ces pourcentages supplémentaires donnent envie à Sébastien de me laisser réinterpréter la fiche de personnage d’Archipélia.

Je repense la structure pour qu’elle soit pratique. Il faut que je prenne en compte les spécificités des règles du jeu. Et j’y intègre intelligemment des décorations pour garder une cohérence graphique avec l’univers du jeu.

Archipélia s’est doté d’un sacré arsenal visuel et fonctionnel qui l’a fait sortir de l’ombre.
C’est à Sébastien désormais de lancer son bébé sur le marché pour que les joueurs puissent découvrir son univers enchanteur.


Et puis tous les autres

J’ai eu l’occasion de travailler sur divers autres jeux de rôle que je ne vais pas citer. Mais voici quelques illustrations qui pourraient donner un aperçu de mon travail.

Erminig, la Bretagne-fantasy

J’ai réalisé des personnages pour le jeu d’Erwan. Ce-dernier est toujours en train de plancher sur son univers du moyen-âge historique saupoudré de légendes bretonnes.

Il le fait tester autour de lui pour déceler les faiblesses et les corriger. Peut-être qu’un jour il aura l’occasion de concrétiser son rêve de l’éditer avec une belle maquette et des illustrations à foison.

Légendes du Nouveau Soleil, la science-fantasy de Gene R. Wolfe

Une grosse licence que Lionel a pu récupérer du célèbre auteur Gene Rodman Wolfe. Lionel a adoré mon univers dark-fantasy et a pensé à moi pour accompagné son projet. J’aurais aimé lui consacrer plus de temps, mais nos plannings ne correspondaient pas. Je ne réaliserais que quelques illustrations en noir et blanc qui accompagneront certains chapitres clés de son jeu.

Lionel a lancé une campagne de financement participatif en 2020 et a engrangé une jolie somme de 10000€ pour pousser son projet.

Recueil de magie personnel

Sacha avait l’envie un peu folle de regrouper toutes ses règles maisons et les sortilèges qu’il avait inventé pour son groupe de joueurs. Un recueil de plusieurs années de passion qu’il avait envie de donner forme. Il me demanda de mettre en page ce livre pour qu’il soit pratique et beau. Il voulait un bel objet unique qu’il pourrait sortir fièrement sur sa table de jeu.

J’ai réalisé la maquette complète, imaginé les ornementations et les pictogrammes en fonction des différentes magies qu’il avait conçu et créé les créatures fantastiques invoquées.

Le Guide du Roublard, du fanzine sur Donjons & Dragons

Le premier jeu de rôle que j’ai fait jouer à mes amis étaient le célèbre Donjons & Dragons. Quand j’ai vu qu’un fanzine de passionnés se mettaient en place, j’ai proposé mes services à l’équipe pour illustrer leurs pages.

Bob a accepté avec plaisir ma participation pour le scénario qu’il écrivait avec son acolyte : un Hurlement dans la Tempête. J’ai réalisé l’illustration de la scène d’introduction de cette histoire frissonnante.

Cartographies

Particuliers ou professionnels, j’ai travaillé sur des cartes pour décrire des univers historique ou de fantasy. Noir et blanc, couleur, style médiéval ou réaliste, j’aime diversifier mon style et renouveler mes compétences.


Éclats

Et de mon côté ? J’ai aussi pensé à mon propre système de jeu et mon univers. Dark-fantasy, gothique, romantisme, des thèmes qui me sont chères et que j’aime aborder déjà dans mes illustrations.

Ce bout de projet s’appelle Éclats et se déroule dans un univers médiéval où l’Humanité, proche de l’annihilation, cherche sa mémoire dans les fameux éclats. Ces reliques-souvenirs, sont des cartes à piocher aux sujets assez variés pour laisser l’imagination des joueurs s’approprier le scénario du maître de jeu.

Peut-être qu’un jour j’aurais l’occasion d’approfondir les mécaniques de mon jeu et de pousser l’univers qui trotte dans ma tête. Et bien sûr je complèterais mes cartes-éclats.


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