Jeu de société, Japon, mythologie copyright Atelier LudiCréa – Flavien Champenois
Le client
Quatre ans plus tôt, j’ai travaillé sur le jeu Althing (j’en parle ici). Une opportunité que Flavien, l’auteur, m’a offerte.
Ça faisait longtemps que j’avais envie de l’aider sur ses autres projets pour le remercier. Malheureusement, le temps me manquait à chaque fois. Cependant, pour son dernier prototype, j’ai profité d’un trou dans mon planning pour l’accompagner.
Son projet est un jeu de cartes accessible en solo où le joueur rencontre des ennemis à défaire.
Après quelques dessins inspirés du Japon médiéval, le prototype devient Yokaï Duels.
Quand je propose mon aide à Flavien pour son dernier bébé, il sait déjà comment je bosse. Il a confiance et me laisse libre d’illustrer les 24 cartes.
J’ai une seule contrainte : les illustrations doivent être en noir et blanc. En effet, c’est plus économique pour imprimer le jeu en fonction des nombreuses versions. Cependant, je prépare mon travail en amont pour que je puisse le colorer facilement si un jour Yokaï Duels dépasse le statut de prototype.
En parallèle, j’écris un roman dans un Japon med-fan (oui j’écris des romans)… mon inspiration est toute trouvée. Puisque j’ai carte blanche, je profite pour dessiner quelques personnages et créatures provenant du folklore japonnais.
Bingo ! Flavien est lui aussi fan de tout ce qui touche à cette culture. On a trouvé l’identité graphique du jeu du premier coup.
Graphisme
Même si Flavien sait faire des maquettes et quelques petits travaux de graphisme, je prends en charge le logo du jeu.
On veut quelque chose de fun, de dynamique et dont la thématique ne laisse aucun doute. Flavien s’investit à fond, il fait quelques croquis de son côté en s’inspirant de mon travail. Et on arrive à un résultat qui nous plaît.
Avenir
J’ai rempli mes tâches pour Flavien. Le plus dur reste à faire : trouver un éditeur intéressé par son bébé. Sans oublier les multiples changements pour améliorer la mécanique et équilibrer le tout. Mais ça c’est un travail pour l’auteur… même si ça me plaît, je n’ai pas son expérience et sa patience. Je me cantonne à l’aspect graphique uniquement.
D’ailleurs si vous êtes curieux de tester ce jeu, vous pouvez le retrouver en allant sur la page Facebook de Flavien : l’Atelier LudiCréa.
Roman, comédie-romantique fantastique copyright Patrick Fontaine
Le projet
En 2004, je commence mes études artistiques. À cette époque, je dessine jour et nuit. Des dizaines, des centaines de personnages sont griffonnés dans mes carnets. Mais ils leur manquent quelque chose : une histoire où y vivre. Lovely XYX va devenir le cadre de Lawrence, Karin, Emy, Ced et compagnie.
Rien est encore très clair à ce stade mais ça sera une BD. Ben oui, je suis illustrateur après tout !
Mais en fait, non. Je ne suis pas QUE illustrateur. Je suis aussi romancieret Lovely XYX sortira finalement en 316 pages brochées… toutefois, rien ne m’empêche de faire des dessins dans cet univers, non ? Surtout qu’il faut communiquer pour vendre des palettes de bouquins. Et un dessin vaut mieux qu’un long discours.
Je ne vais pas m’attarder sur le pourquoi ce projet est passé d’une BD à un roman. J’en ai parlé sur mon blog auteur (sur cet article entre autre). Retenez juste deux choses :
Je mettais une semaine pour dessiner une planche (même pas l’équivalent d’une scène) ;
Je mets une demi-journée pour écrire un chapitre (avec pleins de scènes).
En revanche tout ce temps dégagé m’a permis de travailler sur d’autres projets, voire même de faire des illustrations pour le roman. D’ailleurs, il faut faire une couverture à ce roman !
Lovely XYX est une comédie romantique fantastique. Mais ce n’est pas une romance comme on en voit à foison dans les librairies ou les bibliothèques.
Pas de beaux abdominaux huilés, pas de gentlemen rebelles ni de jolis déclarations d’amour ici. Du coup je ne peux pas vraiment m’inspirer des couvertures de romances…
Curieux ? Voici un pitch très court de Lovely XYX : Lawrence, complexé par sa bedaine, n’ose pas se déclarer à Emy. Un soir, il fait un truc désespéré : il émet le souhait de devenir plus beau. Ce soir-là, une bonne étoile répond à ses attentes pour le changer en canon. Mais elle s’est trompée, elle pensait que Lawrence était une femme.
En réalité, si ce projet devait être une BD à l’origine, c’est bien auprès de la BD que je dois m’inspirer finalement. Et notamment des mangas qui ont plus de choix dans ce genre en particulier. Lovely XYX est un manga sous forme de roman. C’est ainsi que je dois le traiter graphiquement.
Et si j’ai mis tant d’années à me fixer sur le médium, j’ai passé un temps fou aussi à me décider sur la couverture !
Je vous rassure ça ne se comptait pas en années. Mais il m’a fallu plusieurs semaines de travail pour trouver la composition parfaite. Comme je le disais pour le Cycle des Ramures (un autre de mes romans, j’en parle ici), il n’y a pas pire client que moi-même !
Montrer assez mais pas trop. C’est un véritable casse-tête que j’ai dû résoudre. Et pour ça, j’ai dû me reposer sur mon expérience professionnelle. Stop les contraintes indéfinies et les deadlines imaginaires. Il me fallait un cadre clair : un planning à respecter pour une sortie du livre. Bref, être l’éditeur et l’illustrateur à la fois… tout en étant auteur. Vous suivez ?
Après de nombreux tests, la couverture aboutit enfin. La maquette intérieure est une formalité à concevoir. La têtière (le logo si vous préférez) m’est venu très naturellement en mettant en avant le côté décalé.
Par contre, il me faut communiquer sur les réseaux sociaux pour faire connaître mon bébé. Et autant le dire, je suis très mauvais pour ça… heureusement que j’ai tout un tas de dessins pour étayer mes arguments.
Lovely XYX est sorti en février 2023 et disponible à la vente ici. Le roman a remporté un (petit) succès critique. Commercialement, c’est un bide. Mais je ne le vois pas comme ça. C’est ma plus grosse réussite : mon premier projet personnel qui aboutit vraiment. Des gens que je ne connais pas, l’ont lu et l’ont apprécié. Et c’est ça qui est merveilleux quand on est artiste, de quoi me donner des ailes pour mes autres projets.
Je vous invite à découvrir mon univers littéraire : pf-auteur.com Vous y trouverez plein d’anecdotes et de news sur mes écritures.
Jeu de société, viking, mythologie copyright Jérémy Innebeer
Le client
Il y a quelques années, je réponds à une personne qui pose des questions sur le processus d’un illustrateur dans un projet de jeu de société. Je l’invite également à lire mon article sur Althing (le lire en cliquant ici) qui détaille mon workflow. Cette personne qui a plein de questions en tête, c’est Jérémy et il a aussi plein d’idées qu’il compte concrétiser.
Presque un an plus tard, il me recontacte pour un petit projet personnel. Assuré par mon sérieux et la qualité du travail fourni, il me parle de son bébé : un jeu de société riche et profond dans l’univers viking/mythologie nordique.
Les vikings, je connais. Althing était dans cette thématique, mais dans ce jeu on n’explorait pas (ou très peu) l’aspect mythologique. Jérémy est passionné par les légendes nordiques et m’a préparé un cahier des charges extrêmement précis sur ce dont il a besoin et les influences artistiques qu’ils cherchent. Il a également une vision du planning pour diviser les commandes avec un financement participatif en parallèle.
Quelque part, ça me rassure sur le fait qu’il a réfléchi posément à son jeu. Mais, quelque part, l’immensité du travail me donne le vertige également.
La commande
Le projet compte environ 90 illustrations, des cartes, des plateaux de jeux, des icônes, etc. Des mois de travail en perspective. C’est probablement la plus grosse commande qu’on m’ait demandée, même si elle sera divisée en plusieurs parties.
Et le projet va même plus loin. Panthéon est le nom d’une gamme de jeux, Panthéon : Valhalla est le nom du premier jeu dans l’univers viking. En fonction de sa réussite critique et commerciale, d’autres suivront plus tard dans d’autres univers comme l’antiquité grecque (exactement comme Cyclades dont j’ai fait un article ici) ou les mythes du Japon féodal. Jérémy y travaille déjà dessus. Autant dire que le monsieur est à fond dans ses créations. Tant mieux, j’ai également ce genre de frénésie créative.
Graphisme
Avant les illustrations des personnages, je commence par réaliser les éléments les plus simples : les recto verso des cartes, les plateaux de jeux, les pions, etc. Ce sont des assets (éléments graphiques) qui ne sont pas très difficiles à faire parce que j’ai bien saisi les attentes de mon client.
Au moment de passer aux personnages et créatures à illustrer, je me pose. Il me faut définir un style qui collera aux envies de Jérémy et qui me permettra de réduire le temps de travail. Eh oui, il faut que ça correspond au budget et au calendrier.
Conscient de l’ampleur du projet, Jérémy cherche un style simple et efficace, mais qui garde une identité propre. Ça prend un peu de temps pour trouver la bonne formule, tant pis, c’est nécessaire pour la suite. Si l’on ne se donne pas ce moment d’exploration, on risque de dépasser le planning. Ce qui n’est ni bon pour lui ni bon pour moi.
Finalement, on s’entend sur un style hybride BD et pictural. Les fonds des illustrations seront assez abstraits pour être rapides à réaliser et assez précis pour donner une ambiance. L’accent est mis sur les personnages.
J’en profite pour faire un petit test en faisant ressortir des détails du cadre alloué à l’illustration. Ici les maillons de la chaîne qui retient Fenrir voltigent ou l’éclair de Thor qui déborde de partout, etc.
Jérémy adore ! On a trouvé le style et un gimmickqui donne un cachet esthétique à Panthéon.
Plateau carte
J’en parlais plus haut, j’aime dessiner des cartes… ça me donne l’impression de construire un univers de sa protohistoire jusqu’à ses conflits actuels. C’est une source d’inspiration qui m’aide à la fois pour jouer aux jeux de rôle et pour écrire mes romans (ah oui j’écris des romans). Mais cette carte de Jérémy est différente.
Déjà c’est une carte de l’Europe, donc rien de fantasy, même si mon imagination vagabonde aussi avec l’Histoire. C’est surtout le nombre d’informations à y mettre qui me pose problème. Pour achever le tout, Jérémy veut que la carte ne soit pas juste un plateau fonctionnel, il veut que ça soit un bel objet que les joueurs voudront déplier sur leur table pour s’affronter.
Il a fallu échanger régulièrement avec le client pour trouver le bon compromis entre réalisme, esthétisme et lisibilité. Pour être franc, c’est encore la partie qui me laisse dubitative. C’est pourquoi j’attends les retours de ses bêta-joueurs avec impatience pour corriger les problèmes.
Lancement
Jérémy est à l’affût du marché et de sa communauté. Il a lancé un financement participatif sur KickStarter qui va permettre de débloquer le budget pour les illustrations restantes, l’impression et la logistique. Pour soutenir ce projet et vous offrir une belle boîte de jeu, c’est par ici.
Si vous êtes curieux, je vous invite à suivre son Instagram pour tout connaître de ses projets.
Affiches et illustrations, historique, fantasy copyright Château de Blandy
Les clients
En début d’année 2023, je suis contacté par Priscilla qui travaille pour le Château de Blandy. Depuis quelques années, l’équipe de communication choisit un artiste pour illustrer leurs affiches saisonnières et leur programme. Cette année-là, l’équipe veut travailler avec moi !
Enfin, presque. Cette année-là et l’année suivante ! Pour deux ans, le Château de Blandy me propose un contrat pour collaborer avec eux.
Pour être franc, quand Priscilla m’appelle, j’ai déjà beaucoup de commandes en cours. Mais je ne peux pas laisser passer une telle opportunité. Le Château de Blandy, c’est un monument chargé d’histoires et d’Histoire. Deux choses que j’aime beaucoup. Et quand elle me parle du thème de la saison Printemps-Été 2023, elle achève de me convaincre de dire oui. Avant de confirmer, je reprogramme mon planning, je passe quelques appels auprès des autres clients qui sont moins pressés, et j’essaye de me libérer du temps. Heureusement, ses clients ont déjà travaillé avec moi et savent que si je garantis les deadlines ce n’est pas du flan.
Alors, c’est parti pour réfléchir à la thématique de la saison Printemps-Été 2023 du Château de Blandy.
Jardin et magie
Le monument organise son programme en deux saisons (Printemps-Été et Autome-Hiver). Chaque année ayant son propre thème principal où divers événements vont graviter autour. Et on commence fort : Jardin et magie pour 2023.
Les idées commencent déjà à fuser au moment même où l’on m’en parle, tant je suis emballé. Je comprends mieux pourquoi Priscilla et son équipe ont pensé à moi pour leur communication.
La commande consiste, pour chaque saison, à proposer une illustration qui sera en affiche et en couverture du guide des programmes. Et de faire quelques illustrations intérieures qui vont agrémenter le texte intérieur. Bref de l’illustration pure et dure contrairement à la mission de la mairie d’Orsay où j’avais également le graphisme à réaliser (voire la commande de la mairie d’Orsay ici). Ce n’est pas plus mal, car à la différence d’Orsay, Blandy me laisse carte blanche ! Ce qui est une très bonne chose et une mauvaise à la fois…
Bonne et mauvaise chose
Avoir carte blanche pour un artiste c’est génial. Ça signifie que je peux ouvrir les vannes de l’Imagination en grand et laisser les torrents d’idées se déverser dans ma boîte crânienne.
Le problème c’est que lorsque ça coule à flots, le niveau monte très vite. Et justement, le planning est serré ! Je n’ai pas vraiment le temps de me laisser dériver dans les courants des inspirations.
L’autre souci c’est que la pression monte aussi. Bah oui, vu qu’on me laisse carte blanche, on attend de moi que je fournisse le meilleur. Or, encore une fois, le planning est serré !
Bref, je ne dois pas me laisser déborder par les tumultes de la première commande. Pour les saisons suivantes, j’aurai une meilleure organisation et plus de temps. À moi de poser mes propres contraintes pour tenir les délais.
Le château
Même si les saisons se concentrent autour de thématiques, je ne dois pas oublier que ça se passe avant tout au Château de Blandy. Évidemment, le monument doit être présent et reconnaissable. Heureusement, Priscilla me fournit une banque de prises de vue toutes plus spectaculaires les unes que les autres qui me facilite la tâche.
Pourtant… ma plus grosse difficulté est de caser ce fichu château et de faire en sorte qu’il soit reconnaissable aisément. Ajoutons à cela le fait que plusieurs éléments graphiques vont se superposer à ma composition lorsque le graphiste fera la maquette, et on obtient un petit casse-tête à résoudre très vite.
Les échanges avec Priscilla et son équipe se multiplient au fil des croquis que je fais. Et lorsqu’une de mes propositions les accroche, il n’y a plus qu’à se lancer à corps perdu dans la magie du digital painting.
Printemps-Été, Automne-Hiver, 2024 et Petits Chevaliers
La saison suivante, je propose à l’équipe d’aller sur quelque chose de moins réaliste pour varier. On me fait confiance (la fameuse carte blanche) surtout quand je leur montre un ancien projet (celui de Shop Hunter).
Je propose une composition qui mélange les couleurs chaudes de l’automne aux froides de l’hiver. Le contraste, la magie, la bouille sympathique des personnages donnent une scène qui laisse place à l’imagination. C’est exactement ce qu’on attendait de moi.
Et en 2024, le thème change. C’est l’année des Jeux Olympiques de Paris et même si l’équipe ne veut pas y faire référence directement, ils veulent que la prochaine affiche soit festive, culturelle et sportive !
Au cours de l’année, Blandy me propose de remplacer l’illustration Autome-Hiver 2024 par celle d’un nouvel événement récurrent : Petits Chevaliers en Fête. Ils ont adoré l’affiche plus cartoon (Automne-Hiver 2023), ils sont convaincus que j’arriverais à faire une superbe affiche pour cette fête qu’ils organisent pour les petits chaque année. Histoire de finir en beauté. Que dire ? J’adhère complètement !
Guide d’associations, illustration et graphisme, arts/sports/cultures/environnement copyright Mairie d’Orsay
Les clients
La mairie d’Orsay comme chaque année fait appel à un graphiste/illustrateur indépendant pour la conception de leur guide des associations. Une maquette de 68 pages d’associations diverses et variées, enrobée d’une couverture qui doit répondre aux attentes de la ville et de ses habitants.
Je postule à leur appel d’offre pour l’édition 2022 en leur présentant un devis honnête et quelques créations datant de l’époque où j’ai travaillé pour de grosses entreprises comme IBM, SNCF, Hewlett Packard (retrouvez quelques infographies par ici). Audrey, la responsable de communication à la mairie d’Orsay, est conquise.
Le calendrier de mon commanditaire est très large… du moins sur le papier. En effet, dans la réalité j’ai été très vite surpris par l’inertie administrative. C’est ainsi, contrairement à une mairie d’une ville telle que Orsay, j’ai plus de flexibilité. C’est à moi de prendre l’initiative de m’adapter, alors j’organise mon travail pour que tout le monde puisse avancer au bon rythme. Heureusement, je suis épaulé par Audrey qui s’assure que tout se déroule sans accroc
La commande
La commande de la mairie d’Orsay comprend l’illustration de couverture et la maquette intérieure du guide. Plus de 200 associations rangées dans près de 40 thématiques à caser dans la soixantaine de pages intérieures, sans oublier l’édito du maire, les sommaires, les index. Un vrai casse-tête, surtout que les informations sur les associations ne sont pas toutes à jour au moment de la conception.
Très vite, je pense à réfléchir à utiliser les différents outils d’importations dynamiques dans mes logiciels de graphisme pour me faciliter la vie. Sans eux, j’aurais été obligé de refaire et refaire le travail un nombre incalculable de fois. On aurait explosé le calendrier et le budget prévus.
Le brief d’Orsay est précis sur l’aspect technique mais très vague sur la direction artistique. L’une des contraintes est d’utiliser une des photos de la ville avec mon illustration de couverture. En réalité, l’équipe de la mairie a particulièrement aimé mon travail sur le festival Laon’vie de Jouer (en savoir plus) où j’ai refait la cathédrale de Notre Dame de Laon en ajoutant le diabolique Ludi’fer. Toutefois, contrairement à ce projet, Orsay n’a pas d’idée précise sur la composition et attends de moi des propositions.
Autre difficulté : le thème. Il faut que la couverture du guide mette en avant la pluralité des associations de la ville, le tout avec les ambitions du maire qui tournent autour de l’environnement.
Et finalement, je propose tout autre chose à Audrey avec un croquis sans utilisation de photo. Mon idée : des abeilles s’épanouissent dans les herbes et les fleurs d’Orsay dans diverses activités culturelles, sportives, artistiques, etc. La proposition remporte immédiatement l’adhésion de mon intermédiaire et de l’équipe de communication. Avec Audrey, je peaufine la composition de l’illustration pour avoir quelque chose d’attrayant, de frais tout en restant lisible.
Quant à la maquette intérieure, j’ai préparé le travail en amont en paramétrant mes outils. Lorsque les données sont prêtes, l’intégration se fait sans heurts ! Bien sûr, il faut repasser derrière pour que mon œil de graphiste expert détecte les petites bêtises générées par le logiciel.
2023 et 2024
Quelques mois plus tard, le Guide des associations 2022 d’Orsay est imprimé et distribuéà tous les orcéens pour la rentrée associative.
L’année suivante, en 2023, je retente ma chance auprès de la mairie d’Orsay pour l’appel d’offre. Et l’équipe me fait confiance à nouveau même si le style qu’il cherche diffère de l’affiche que je leur avais faite.
Ils veulent quelque chose de moins « peinture » et plus « BD ». Ça tombe bien, je sais faire aussi. Comme le style est moins exigeant que l’année suivante, je leur propose d’intégrer des pictogrammes en plus dans les pages. Ils adorent mais je regrette très vite ma décision car ces visuels prennent une place folle dans la maquette déjà très serrée. Tant pis, on trouve le bon dosage entre esthétique et lisibilité. C’est ça aussi le boulot de graphiste !
Et pour 2024 ? Il cherche encore un nouveau style, plus « vectoriel ». Encore une fois, je suis sélectionné pour le guide. Merci aux infographies que j’avais réalisés il y a plusieurs années de ça pour IBM, Hewlett-Packard et d’autres grosses sociétés (quelques exemples par ici). Ces vieilles créations ont tout de suite convaincu Audrey et son équipe de me faire confiance à nouveau.
Petite différence cette année, je réalise également l’affiche de la Rentrée Festive 2024. C’est un événement qui rassemble les associations dans une grosse fête organisée par la mairie. Et bien sûr les orcéens sont tous invités à participer.
Évidemment je reprends le style « vectoriel » du Guide des Associations 2024 pour coller au thème. Toutefois, j’y ajoute une bonne dose de couleurs pour attirer le regard des orcéens dans leurs rues.
Au total, jusqu’à aujourd’hui, j’ai travaillé trois ans de suite avec la mairie d’Orsay qui m’a accordé leur confiance. Je ne peux que les remercier de m’offrir ces opportunités.
Expérience trans-médias, fantasy, bestioles mignonnes et moins mignonnes copyright Rocambole/Doors
Les clients
Quand Marianne, dont j’ai illustré le roman (lire le projet Libertés Futures), parle de moi à Julien pour un « truc énorme », je suis intrigué. Si le courant est bien passé avec Marianne, je ne connais pas du tout Julien et lui ne me connaît pas non plus.
Après un coup de fil où on se présente rapidement, je découvre le projet pharaonique que Rocambole/Doors prépare. Julien a besoin d’un illustrateur de confiance pour le lancement de Tales from the Wild, une expérience trans-média qui mêle écriture, jeu, série, film… et plus si affinités. Le tout saupoudré d’éléments de RPG et de collections de bestioles à la Pokémon en NFT.
La commande
Julien me propose de faire un asset (une ressource graphique) pour tester mes compétences et mon relationnel. Voir si je suis le gars qu’il leur faut pour le lancement. Évidemment, il a plusieurs illustrateurs dans le collimateur, à moi de lui prouver que j’ai l’expertise pour le convaincre.
On m’envoie un brief assez succinct, je me débrouille pour combler les trous avec ma créativité… Après tout, c’est mon travail de souffler sur le flou et d’y apposer mon coup de stylet. Bref, je dois illustrer une dague magique. Voilà, voilà. Succinct donc, mais je m’y attelle avec ferveur.
En réalité, les inspirations de Tales from the Wild puise son univers dans un jeu sur lequel j’ai passé énormément d’heures à jouer : Zelda Breath of the Wild. Je ne me contente pas de regarder du côté de ce jeu, j’en profite pour écumer les designs d’autres jeux comme Skyrim, Dark Souls, etc.
Alors je ne suis pas en terrain inconnu et je réalise cette dague avec sa lame infusée de foudre qui va immédiatement taper dans l’œil de Julien. Ça y est, je deviens illustrateur officiel de Tales from the Wild.
La commande
Après ça, c’est un cahier des charges plus précis qu’on m’envoie avec des contraintes liées aux NFT que je n’ai pas l’habitude d’avoir. Je dois illustrer des créatures à la fois mignonnes, mystérieuses et déclinables en plusieurs versions.
Pour le premier lancement, cinq esprits devront être réalisés allant de la créature de base à celle les plus rares :
un esprit de base déclinable en cinq éléments : pierre, eau, feu, arbre et vent ;
un esprit bestial ;
un esprit de glace ;
un esprit de foudre ;
un esprit de mort.
Le design de la première créature, même si elle est commune en termes de rareté, est capital. Elle va représenter à elle seule l’étendue de l’univers de Tales from the Wild. Autant dire que ses petites épaules vont devoir supporter une sacrée responsabilité. Un peu comme moi.
Le design des esprits est central, elle doit donner envie aux welders (les lecteurs/joueurs de Tales from the Wild) de les collectionner et d’interagir avec eux dans le vaste univers.
Au fil des croquis, les créatures ont pris forme en collaboration constante avec Julien. Quand le premier esprit est arrivé à son état final avec ces cinq éléments, l’équipe entière est tombée sous son charme.
Les retours de la communauté ont été passionnés. Car dans Tales from the Wild, chaque welders appartient à une faction liée à un élément. Dur d’être l’illustrateur neutre qui doit contenter tout le monde, mais voir autant d’enthousiasme invite à donner le meilleur de soi-même.
L’attente de la communauté est forte pour les créatures plus rares. Les recherches deviennent la grosse part du travail et les propositions s’enchaînent. Au fur et à mesure, les croquis se diversifient, se mélangent, s’enrichissent aussi de leur petite histoire.
Après cette première commande, l’équipe est si enthousiaste qu’elle me demande d’autres illustrations. Je réalise alors des coffres, des grimoires et divers objets pour étoffer l’expérience des welders.
Le projet a même réussi à rejoindre l’Ubisoft Entrepreneur Lab qui, je cite, « soutient les innovateurs ayant le potentiel de transformer l’industrie du divertissement » en 2022.
La chute de Tales from the Wild
Malheureusement pour Rocambole derrière le projet, l’essor des NFT s’est effondrépeu de temps après. Avec quelques soucis de surcharge de travail dans l’équipe, le projet implose en cours de route. Dommage pour moi, j’y voyais un joli projet que j’avais adoré enrichir de mon univers. Mais c’est ainsi.
Heureusement, la communauté a repris les rênes et continue de faire vivre Tales from the Wild. Et il n’est pas rare de voir un récit prendre forme dans le monde des welders ou même une illustration qui reprend la charte de mes petits esprits.
Ah les Livres dont vous êtes le Héros. Vous savez, ces ouvrages qui dans les années ’90 nous permettaient de vivre la vie de son héros, de prendre des initiatives, de régler des conflits, de déjouer des pièges et d’occire des monstres.
Je me suis demandé s’il y avait une communauté d’auteurs qui continuaient à faire perdurer ces pépites ludiques et narratives. Et c’est comme ça que j’ai trouvé un forum rempli de passionnés et d’auteurs aux histoires génialissimes.
J’ai proposé mes services d’illustrateur, de cartographe voire même de graphiste à ces auteurs pour les aider à concrétiser leurs projets. Une personne m’avait contacté. Le curieux personnage, drapé de sa cape de mystère aimait bien mon travail et comptait revenir vers moi.
Entre-temps, je parcourais les œuvres mises à disposition. L’une d’elle, Cyclades d’Emmanuel Quaireau, m’avait attiré tel le chant des sirènes : incarner un héros ou une héroïne de la mythologie grecque pour retrouver la déesse Aphrodite.
Et puis, les Moires, les fileuses du destin, ont décidé de bousculer les choses. Le drôle de personnage qui m’avait contacté se révéla être Laurent, un éditeur de livres-jeu : Alkonost. L’un des acteurs les plus actifs dans cette petite niche cachée entre le roman et le jeu de rôle. Il avait dès le début accroché à mon style poétique et homérique et trouvait qu’il collait parfaitement au prochain livre de leur gamme Littéraction : le merveilleux Cyclades ! J’accourais au temple le plus proche pour faire une offrande aux dieux de l’Olympe pour les remercier de ce coup du sort.
Deux ans plus tard, Cyclades remportera le prix le plus prestigieux de sa catégorie au FIJ de Cannes.
Laurent me présente à Emmanuel qui a écrit Cyclades, il est important que l’éditeur, l’auteur et moi-même collaborons étroitement. On est en plein confinement et on n’aura pas l’occasion de se voir pour parler. Tant pis, il y a de nombreux outils pour travailler à distance.
On s’entend pour faire 20 illustrations intérieures en noir et blanc pour le livre. L’illustration de couverture avait déjà été faite avant notre rencontre, quel dommage ! J’aurai adoré la faire tant le projet m’exalte. Mais l’illustration couleur de BreeAnn Veenstra est magnifique, pas de regret pour le lecteur.
Je chausse mes sandales et prends mon outre d’eau. Les îles grecques sont magnifiques, mais les dangers abondent également. Heureusement, Manu et Laurent connaissent tous les raccourcis pour ne pas se faire repérer par la terrible Chimère qui rôde dans le ciel azuréen.
La commande
J’ai un gros avantage : j’ai déjà lu Cyclades. Je connais déjà l’ambiance du livre, je connais les personnages, les créatures hostiles, les muses camouflées, les dieux retors.
Avec Laurent et Manu, on choisit les meilleures sections du livre à illustrer. La sélection doit donner au lecteur l’envie de jouer et de rejouer quand il aura fini. L’œil de l’illustrateur est capital pour rendre un pavé de 600 pages aussi attrayant que son contenu.
20 illustrations sont commandées, il faut qu’on trouve un juste équilibre entre les différentes atmosphères que propose le récit :
rencontre avec les rois et les héros grecs ;
dilemmes avec les dieux ;
combats contre des créatures mythologiques ;
scènes d’action tumultueuses ;
voyages dans des paysages éblouissants.
Je dois m’adapter pour coller au styleold-school qu’on retrouve dans ce genre d’œuvre. Old-school mais pas démodé ! Laurent veut voir mon style, l’éditeur passe par moi pour retrouver ma magie, celle qu’il a pu voir dans mes créations personnelles.
J’adore le digital (travailler sur logiciel) pour sa flexibilité, mais je préfère le rendu authentique de la plume et de l’encre de Chine. J’opte pour un processus hybride pour allier productivité et esthétique.
Je travaille le croquis avec ma tablette graphique et fais des retours régulier auprès de mes clients pour avoir leur avis. Puis j’imprime le dessin validé dans un bleu très clair avant de redessiner par-dessus à la plume. Une fois numérisée et retouchée, l’impression bleue disparaît pour ne laisser que le tracé en noir de l’encre de Chine.
Satisfait de mon sérieux et mon style, Alkonost fera encore appel à moi pour enrichir Cyclades avec deux nouvelles illustrations et sept cabochons (petites illustrations décoratives servant à égayer le texte) après un financement participatif réussi (plus de 500 % sur Ulule).
L’œuvre a convaincu sa cible, les joueurs aguerris, mais aussi un nouveau public curieux de connaître l’univers des livres-jeu.
Le retour d’Alkonost
Au-delà de l’illustration, Patrick s’est révélé être un réel partenaire sur Cyclades. Embrassant le projet dans sa globalité, il a conçu des dessins adaptés à notre concept de livre-jeu. Grâce à leurs traits purs, puissants et poétiques, avec une juste dose d’ambiguïté, ils jouent avec l’imagination du lecteur-joueur qui feuillette le livre. Ils se sont nourris des échanges avec l’auteur et Alkonost. Le triangle éditeur-auteur-illustrateur est resté soudé pendant toute la phase d’illustration et même au-delà. Alkonost garde un très bon souvenir des discussions riches et agréables ainsi que de la sympathie de Patrick ! Par ailleurs, cela peut paraître une évidence, Patrick travaille avec professionnalisme : formats et délais respectés.
Laurent, directeur d’Alkonost
Quelques commentaires des clients
Merci à vous [Alkonost] pour votre passion et au temps que vous y prenez […] pour continuer à porter le flambeau et à Emmanuel Quaireau et aux autres pour l’avoir repris.
Hâte de découvrir cet univers !
Fan des LDVELH [Livres Dont Vous Êtes Le Héros] de la première heure, j’ai hâte de me replonger dans ces aventures qui ont fait ma jeunesse ! Merci de continuer à faire vivre ce genre que je ferai bientôt aussi découvrir à mes enfants :-)
Un prix prestigieux pour Cyclades
Et l’aventure Cyclades ne s’arrête pas là. Le livre-jeu reçoit un prix en 2022, celui du Yaz d’Or dans la catégorie « Livre-jeu ado-adulte » au célèbre Festival International des Jeux (FIJ) de Cannes. Prix qui récompense la qualité de l’objet, du texte et des illustrations. Quel honneur !
Contact
Si vous avez des questions ou souhaitez simplement me parler, n’hésitez pas à me contacter. Je vous répondrai au plus vite.
Identité graphique, jeux de cartes, mascottes copyright ShopHunter
Le client
C’est sur Twitter que je vois une annonce : un gars recherche un graphiste pour créer l’identité de sa boîte. Avant même de contacter Quentin, c’est le prénom du gars en question, on me fait comprendre qu’il y a de la concurrence. Pas étonnant, le client fait de la vente de cartes de jeuMagic : the Gathering et Yu-Gi Oh ! et c’est vachement cool comme univers !
Mais même si plein de gens veulent faire son logo, je me démarque des autres graphistes. En effet, je propose également mon expérience de 15 ans et mes prestations d’illustrateur.
En farfouillant mon portfolio, Quentin tombe amoureux de mon style très pictural. Et en discutant au téléphone, il adhère totalement aux idées que je lui propose, il veut que je fasse son logo et sa bannière. On a décidé ensemble de créer des mascottes pour personnifier son identité.
Quentin est fan de jeux de cartes et de jeux-vidéo et notamment de Monster Hunter. C’est à partir de là qu’il a appelé sa petite entreprise ShopHunter.
On a regardé ce qu’il se faisait en terme de design autour de ce jeu pour s’inspirer des tendances et discerner les forces et faiblesses d’un tel graphisme.
Beaucoup d’effet spéciaux, de textures et de couleurs qui donnent une saveur particulière à ce genre de logo. L’identité de son entreprise doit représenter ce qui le passionne.
Le logo
Après une analyse des logos des jeux-vidéo et des jeux de cartes, je commence à faire quelques propositions pour mon client.
En parallèle, je réfléchis à la cible qu’il veut atteindre et je commence à approfondir ses ambitions. Et si… Et si on inventait une histoire avec des mascottes ? Voilà ! L’identité prenait de plus en plus forme avec cette simple question.
Quentin hésite encore entre la troisième et la quatrième proposition. Je décide de nettoyer les deux logos et de les passer en vectoriel pour pouvoir les décliner facilement prochainement.
C’est aussi le moment de corriger les soucis de lisibilité.
Le client opte pour celui avec l’épée et les cartes qui regroupe tout ce qu’il voulait. Il est temps pour moi de travailler les couleurs et le rendu des effets sur ce logo.
Le logo ShopHunter et ses déclinaisons
La bannière
Évidemment, le client n’a pas la trésorerie de Capcom (l’éditeur des jeux Monster Hunter) et on doit adapter sa demande par rapport à son budget.
Plutôt que de lui proposer une bannière de mauvaise qualité, on discute ensemble et on part sur l’idée d’avoir des mascottes SD (Super Deformed) qui sont moins longues à faire et donc moins coûteuses.
En mélangeant quelques ingrédients, une pincée d’imagination, un soupçon d’humour et beaucoup de passion, ShopHunter obtient une identité qui se démarque.
Nous avons donc le Hunter, le patron de l’échoppe, un vieux baroudeur qui chasse les meilleures cartes du marché pour les revendre à des joueurs. Wizzy la magicienne (joueuse de Magic : the Gathering), Blazzy le lycéen japonnais (joueur de Yu-Gi-Oh !) et leur copain Cappy (joueur générique) sont les clients réguliers du Hunter.
Des mascottes qu’on peut mettre en scène facilement permettent d’avoir une campagne de communication pertinente et impactante.
Le Hunter, Cappy, Wizzy et Blazzy sont nés
La bannière du ShopHunter a un format spécifique avec ses propres contraintes, il faut que je trouve une composition qui s’insère harmonieusement dans cet espace. Après quelques essais, je propose cette idée à Quentin. C’est adopté !
La zone en gris foncé est l’endroit où sera affiché le haut du contenu du site
Petit à petit, l’illustration de la bannière prend des couleurs. Il faut que ça soit chatoyant mais qu’on garde une atmosphère intimiste. Il faut aussi que ça s’accorde avec le logo dans les tons chauds. Je réadapte un peu le croquis pour mener l’œil vers les informations les plus importantes : ici on achète des cartes auprès du Hunter !
Le client est aux anges, avec son budget initial il obtient une identité efficace qui dépasse ses attentes. Quand son activité aura pris son envol, Quentin repassera par moi pour mettre en scène Hunter et ses trois clients favoris dans des campagnes de communication percutantes : Noël, Halloween, soldes et autres événements pour traquer des cartes au bon prix n’ont qu’à bien se tenir avec nos trois apprentis chasseurs !
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